Belle épine
Prudence Freidman (Léa Seydoux), une adolescente de 17 ans, vient de perdre sa mère. Entre un père absent et une sœur aînée aimante mais peu disponible, la jeune fille se retrouve livrée à elle‑même. Un jour, par le biais de Maryline (Agathe Schlenker), une copine de lycée, elle se rend sur le circuit sauvage de Rungis où des bandes de garçons s’adonnent à des courses de motos. Elle tente d’intégrer le clan de motards et se donne facilement au premier venu. Toutefois, elle prend peu à peu conscience du rôle factice qu’elle essaie de jouer et du deuil douloureux qui la ronge.
Premier film de Rebecca Zlotowski, Belle épine amène son héroïne vers un lieu marginal et juvénile, puis recentre tout son intérêt thématique sur sa quête désespérée et solitaire. Prudence croit être libre. Ses copines envient son appartement toujours désert et ce luxe de n’avoir de comptes à rendre à quiconque. Mais c’est précisément cette trop grande liberté et l’absence de modèle qui minent chacun des actes désinvoltes de Prudence. Ainsi, même accompagnée, au cinéma, sur une plage, dans un lit ou sur un circuit nocturne, la solitude, seule présente, enclave l’ado paumée dans cet immobilisme poignant qu’est le malaise existentiel.