Belle comme la femme d'un autre
Traiter le trio amoureux à la sauce screwball comedy (ces films hollywoodiens loufoques et sautillants des années 40 sur les affres du mariage) était un pari osé pour Catherine Castel (48 heures par jour), qui espérait moderniser le propos à coups de téléphones portables et de tentatrice trouvée sur le net. C'est malheureusement raté, et dans les grandes largeurs.
Aussi plan‑plan qu'un trajet en métro, Belle comme la femme d'un autre déroule sa petite trame adultérine dans laquelle une avocate peu sûre d'elle (Zabou Breitman) torpille son propre mariage en collant dans les bras de son futur époux (Olivier Marchal) une femme payée pour le faire tomber (Audrey Fleurot). Consciente de son erreur, elle tente de se raviser au dernier moment, en vain. Direction l'île de la Réunion, où le fameux séminaire d'affaires a déjà tourné à la partie de jambes en l'air.
Rien de neuf à l'horizon, voire gros retour en arrière pour cette comédie poussiéreuse ni drôle ni romantique sur la vie de couple. Des transitions à l'utilisation de la musique, tout est éculé, mal amené (le thème de la chasse lourdingue) et en recherche perpétuelle de ton (univers déjanté et grotesque des personnages secondaires d'un côté, conformisme du trio amoureux de l'autre, atteint de « sérionnite aiguë »).
Audrey Fleurot n'a jamais aussi mal joué, Olivier Marchal parodie Droopy et Zabou Breitman fait ce qu'elle peut pour suivre un semblant de direction. Rien à tirer sauf de l'ennui.