Bellamy
En vacances à Nîmes dans la maison de sa femme Françoise, le commissaire Paul Bellamy (Gérard Depardieu) se prend d’affection pour un homme aux abois, un certain Noel Gentil (Jacques Gamblin, formidable dans le rôle d’un homme meurtri et lunaire), qui lui demande de l’aider.
Dans le même temps, Jacques (Clovis Cornillac, peu convaincant), le jeune frère de Paul, s’invite quelques jours chez eux. Bon samaritain, naturellement empathique, Bellamy se retrouve alors mêlé à une série d’histoires mystérieuses où il est question de meurtres, de mensonges, d’arnaques à l’assurance et d’illusions perdues.
Bien qu’il ait tourné avec les plus grands, Chabrol n’avait jamais croisé le monstre Depardieu. C’est donc chose faite avec ce film tout en finesse aux accents mélancoliques (l’ouverture sur la tombe de Georges Brassens dans le cimetière de Sète), où Chabrol prouve une fois encore ses formidables talents de conteur et de dialoguiste.
Certains regretteront sans doute ses films de la grande époque (Le boucher, Que la bête meure, Poulet au vinaigre) et sa mise en scène aujourd’hui un peu pantouflarde, mais le réalisateur de La fille coupée en deux ajoute, même avec ce film mineur, une nouvelle pierre précieuse à l’une des œuvres les plus intéressantes du cinéma français.