Beetlejuice Beetlejuice
Après le décès de Charles, la famille Deetz fait son retour à Winter River. Lydia, désormais star de la télé, est toujours hantée par le souvenir de Beetlejuice. Un jour, sa fille Astrid, qui a les mêmes pouvoirs qu’elle, ouvre accidentellement un portail sur l’Après‑vie…
Les mêmes, pas mal !
On pouvait craindre le pire avec cette idée saugrenue de donner une suite au film culte de 1988, Beetlejuice. Surtout qu’une série animée avait déjà fait le job durant quatre saisons, de façon pas trop mal d’ailleurs. Si la plupart du casting originel (Michael Keaton, Winona Ryder et Catherine O'Hara en tête) est de retour ainsi que Tim Burton à la caméra, le scénariste a changé et l’acteur Jeffrey Jones, alias Charles Deetz, fait faux bond. Quoique son personnage soit central dans cette nouvelle histoire. Un peu comme Crispin Glover dans Retour vers le futur 2. Mais nous ne spoilerons pas, l’un des gros bémols du film…
Objectivement, si ce Beetlejuice Beetlejuice est à la hauteur des attentes, il n’atteint malheureusement pas à celle du premier opus, ne bénéficiant pas de l’effet de surprise. Beetlejuice, on s’en souvient, n’était que le deuxième film de Burton mais le premier dans lequel son univers décalé, ses délirantes névroses et sa folie douce macabre apparaissaient au grand jour. Un choc, il y a plus de 35 ans !
De beaux restes
Ici, l’histoire part dans tous les sens et dans des sous‑intrigues bien inutiles. Les petits nouveaux (Monica Bellucci, Willem Dafoe) sont un peu en décalage par rapport aux historiques (Jenna Ortega, elle, est parfaite), mais qu’importe, l’esprit comico morbido baroquo du premier est totalement retrouvé. Le film est drôle, imaginatif et surtout très frais. Il évite le fan service à outrance de beaucoup de suites marketées nostalgie. Il a également la bonne idée de préférer les effets spéciaux traditionnels au tout‑numérique. Le film y gagne un charme certes désuet, mais bien présent.
Cependant, tout charmant et drôle que soit ce Beetlejuice Beetlejuice, le film est finalement bien inutile. Le soufflet est un peu tombé. Depuis 35 ans, Burton a fait école et son univers n’est plus aussi novateur qu’avant. Mais surtout, le duo Alec Baldwin/Geena Davis manque cruellement au film qui se retrouve sans véritable ossature. Une sorte d'enfilades de moments délirants et gaguesques, sans vraiment d'unité.
Reste que les envolées délirantes de Burton fonctionnent toujours autant et que son imaginaire est toujours aussi fertile, à l’instar de ce génial Soul Train ou de ce mariage en mode comédie musicale. Les fans apprécieront, mais en regrettant le temps d’avant. Les profanes seront charmés, sans doute le temps de la projection.