par Carole Lépinay
05 octobre 2020 - 23h49

Beatrice Cenci

année
1969
Réalisateur
InterprètesAdrienne Larussa, Tomas Milian, Georges Wilson, Mavie Bardanzellu, Antonio Casagrande, Ignazio Spalla
éditeur
genre
notes
critique
7
10
A

En 1969, Lucio Fulci (L’au‑delà, La maison près du cimetière) relate le destin tragique de Beatrice Cenci, jeune femme jugée pour parricide et sacrifiée dans la fleur de l’âge.

 

Initialement réalisé pour la télévision, le biopic concentre les thématiques phare du maître de l’horreur organique, de l’ambiguïté morale à l’explosion des tabous, de toute manière discutables au Moyen‑Âge. Mi‑ange mi‑démon, Beatrice Cenci brise les tabous autant qu’elle se joue de Dieu. Un personnage ambivalent et séduisant, lequel détient finalement le pouvoir de vie et de mort sur ses prédateurs, à savoir son père (Georges Wilson) et son domestique (formidable Tomas Milian, coutumier des séries B italiennes).

 

À une époque où la femme est inféodée au carcan patriarcal, l’héroïne s’affranchit grâce à son art de la manipulation (exit la vision d’un féminisme tout blanc), et ce, en dépit d’une délivrance concomitante à la mort. Avec une crudité absolue, Fulci évoque les rapports de force entre les genres, la chair et le sang devenant l’incarnation de l’obscurantisme moyenâgeux.

sur les réseaux
proposer une vidéo
test
dvd
cover
- de 16 ans
Prix : 29,99 €
disponibilité
07/04/2020
image
1 BD-50 + 1 DVD-9, 98', zone B
1.78
HD 1 080p (AVC)
16/9
bande-son
Italien PCM 2.0
Français PCM 2.0
sous-titres
Français
5
10
image

Des flous, un voile blanc, des fourmillements mais une copie encore largement visible et correcte pour son âge. La définition oscille avec même parfois un peu de mieux. 

5
10
son

La VO est bien plus expressive et agréable que la VF, lointaine et aiguë. Une piste stéréo suffisante mais pas mirobolante. Ce n'est pas une surprise.

7
10
bonus
- Diaporama (2')
- Nue pour Lucio (1')
- Don Giacomo (15')
- La famille et la torture (20')
- Moi, Beatrice (8')
- Présentation (3')
- Livre de 64 pages de Lionel Grenier, Beatrice Cenci : sainte ou succube ?

L'actrice Adrienne Larussa raconte comment Lucio Fulci a réussi à la faire tourner nue en dépit des clauses de son contrat. Déboulant du monde du théâtre, Antonio Casagrande (l'interprète de Don Giacomo) évoque quant à lui sa rencontre avec Fulci, cinéaste à l'humeur changeante. L'acteur se souvient aussi bien de son côté antipathique et parfois mufle que de son extrême gentillesse pendant le tournage. 

 

Après avoir appréhendé le western (Le temps du massacre avec Franco Nero), le giallo (Perversion Story), le film d'aventures avec l'adaptation du célèbre roman de Jack London, Croc‑Blanc, Lucio Fulci se tourne totalement vers le cinéma d'horreur. Lionel Grenier dresse un portrait lapidaire mais efficace de ce cinéaste d'exception. Par ailleurs, son analyse du film permet de cerner l'empreinte fulcienne, avec ces scènes d'attaque empruntées au western ou le recours à la lentille bifocale et à l'œil supplicié indissociables du giallo. 

en plus
soutenir
Recevez l’actualité tech et culture sur la Newsletter cesar
Inscrivez-vous
OK
Non merci, je suis déjà inscrit !