BDE
Son meilleur film remonte à 2010 avec Fatal. Mais cette année, Michael Youn revient en force, devant et derrière la caméra de BDE, film festif et régressif juste pour le fun, qui tient sur la longueur sans baisse de régime.
Tout commence quand deux générations d'une école de commerce de Nantes se rencontrent aux sommets de pistes : alors que l'une, désormais empêtrée dans sa vie d'adulte, a plus ou moins enfoui ses délires de l'époque, l'autre, plus jeune et en large supériorité numérique, s'est fixé un objectif clair pour le week‑end : l'éclate totale. Deux bureaux des étudiants, deux salles, deux ambiances. Mais peu à peu, et à force de challenges débiles, la folie ne tarde pas à s'emparer des deux groupes. La directrice de la « staz » (Virginie Hocq, parfaite) tout comme le sublime chalet d'un riche homme d'affaires (Gilbert Melki, excellent), accessoirement beau‑père de Bob (Michael Youn), vont en faire les frais.
Entouré d'une bande de comédiens survoltés, Michaël Youn nous embarque dans un week‑end de pétage de plombs collectif assez jubilatoire et confirme qu'il est bel et bien le spécialiste de la déconne no limit à la française. Comme avec Fatal à l'époque, il double le tout d'une petite fable, ici autour de notre enfant intérieur qui ne demande qu'à jaillir, stimulé par l'amitié sincère et l'envie de se défaire au moins un temps de sa carapace d'apparat.
Le pied bloqué sur l'accélérateur, Michael Youn fonce tête baissée dans la surenchère, l'absurdité et la bêtise crasse, et nous embarque au passage. Il faut dire qu'on n'a pas tenté une seule seconde de lui résister.