Barry Seal : American Traffic
« Inspiré d’un vrai mensonge », le film de Doug Liman (Mr. & Mrs. Smith, Edge of Tomorrow) relate l’incroyable aventure d’un ancien pilote de ligne recruté par la CIA pour contrecarrer la gangrène communiste en Amérique latine. Pilote téméraire, Barry Seal (Tom Cruise) ne rechigne ni à saisir des clichés des bases de guérilla pour le gouvernement, ni à approvisionner les milices contre‑révolutionnaires en AK47.
Nous sommes au début des années 80, la Guerre froide ébranle la Maison‑Blanche, Donald Reagan supporte les mouvements de résistance anti‑communiste à travers le monde. Dans ce contexte tumultueux, Seal entend joindre la mission officielle au trafic officieux et le voilà, quelques vols à basse altitude plus tard (astuce infaillible quand il s’agit d’arroser discreto les États‑Unis de poudre blanche), associé au redoutable cartel de Medellin.
La gravité du pacte est désamorcée par la tournure comique que revendique cette histoire d’arnaque extraordinaire, chevillée de surcroît à la grande Histoire politique. Sous cet angle ludique, Tom Cruise, pilote confirmé, roule des mécaniques à bord d’un Aerostar 600, tout sourire même quand la situation se gâte, son personnage d’arriviste sans scrupules et survolté se fond aisément dans le décorum vintage mis à sa disposition.
Entrecoupée d’images d’archives télévisuelles, son épopée frénétique croule sous les liasses de dollars, les paquets de cocaïne, le poids d’une famille adorée à gérer… Dans le lointain sillage d’un Scarface en quête d’adrénaline, avec le charme noir en moins.