Baron noir saison 3
La première chose qui marque suite au visionnage des nouveaux épisodes de la saison 3 de Baron noir, c’est la montée en puissance de Kad Merad dans la peau Philippe Rickwaert. Plus les saisons avancent (voir Baron noir saison 1 et saison 2), plus le comédien prend de l’épaisseur et de la crédibilité dans le rôle de cette machine politique hors normes. À la fois violent et roublard, malin et fascinant, touchant et fragile, la palette de jeu du comédien s’étoffe. Les seconds rôles ne sont pas en reste, ils haussent eux aussi leur niveau de jeu.
L'écriture de la série suit la même pente ascendante, faisant oublier au passage la baisse de niveau de la saison 2. Cette saison 3 est d'entrée plus pertinente, plus enlevée, plus dense, offrant quelques séquences de débat et de joutes verbales fort bien troussées. Toujours aussi documentée sur les rouages de la politique, la série opère toutefois un tournant avec un ton plus défaitiste qu'auparavant, plus désespéré. L’idéalisme des débuts se craquelle sous les coups de boutoir des réseaux sociaux et finira par se fracasser sur l’autel du populisme. Le prix à payer pour atteindre le pouvoir ‑et y rester‑ est bien trop cher, tous les personnages l’apprendront à leurs dépens.
Les politiques ? Très certainement une race à part d'animaux à sang froid mais qui, parfois, font montre d'un peu d’humanité. C'est ce que la saison réussit très bien à restituer, entre petits espaces plus intimes et folle ambition politique.
Une excellente saison dopée par une réalisation sobre et efficace.