Baron noir saison 2
Après sa sortie de prison, c’est le retour aux affaires pour Philippe Rickwaert (Kad Merad). Le conseiller PS de l’ombre va alors tenter de reprendre contact avec son ancienne maîtresse Amélie Dorandeu (Anna Mouglalis) devenue entre‑temps première femme Président de la République française.
Après le succès surprise et ultra‑mérité de la première saison (voir Baron noir saison 1), la série d'Éric Benzekri et Jean‑Baptiste Delafon était attendue au tournant, le duo allait‑il relever le défi d'une saison 2 aussi intense et exigeante que la première ? Pas de chance, tournée en pleine campagne présidentielle, cette saison 2 s'est retrouvée face à une situation totalement imprévue et inédite avec un Emmanuel Macron, parti de rien ou presque, sur le point de dynamiter les clivages droite/gauche au nez et à la barbe des poids lourds des partis, tous priés de partir en retraite anticipée. Un tour de force magistral ‑pour ou contre, ce n'est pas le problème‑ à côté duquel ce nouvel opus de Baron noir paraît bien fade (hormis les deux derniers épisodes).
À force de trop vouloir jouer avec le réel (vrais noms des syndicats et des partis politiques, citations en pagaille de l’histoire politique française, journaliste vedettes dans leur propre rôle…), les scénaristes n'ont‑ils tout simplement pas bridé leur imagination ? Avec ses airs de vraie‑fausse émission télé dans les coulisses de la politique française, ce nouvel opus se fait en permanence rattraper par une réalité bien plus puissante, tandis que les comédiens semblent avoir baissé d’un cran leur exigence depuis le départ de la série de Neil Astrup. Kad Merad et Anna Mouglalis, pourtant excellents en première saison, ratent le coche. En espérant que la troisième saison, actuellement en préparation, redresse la barre et délaisse le tout‑verbeux au profit d'intrigues hautes en suspense.