Barbarella
C’était la fin des années 1960 et le summum de la pop culture, des hippies et de James Bond, des pantalons à fleur et des revendications féminines.
Adapté de la bande dessinée éponyme de Jean‑Claude Forrest, Babarella appartient, avec Danger Diabolik et Hercule contre les vampires de Bava, ou encore La dixième victime de Petri, à une série de films pop et kitsch qui, entre costumes extravagants (dessinés ici par Paco Rabanne), couleurs criardes et décors fous, ont fleuri dans le cinéma européen, et surtout italien (le film fut tourné à Rome), de l’époque.
Nous sommes en l’an 40 000, le flower power et ses utopies de paix et d’amour ont gagné : plus de guerres, plus d’armes. Le monde est devenu un gigantesque terrain partouzard où l’on fait l’amour par voie psychique, via des pilules. Barbarella, une aventurière sexy (Jane Fonda) est envoyée aux confins de l’univers par le président de la Terre afin de retrouver un savant, Durand Durand, inventeur d’une arme létale, le Positron.
Coécrit par Terry Southern, le scénariste d’Easy Rider et produit par Dino de Laurentiis (à qui on doit entre autres King Kong), Barbarella fut réalisé par Roger Vadim, jeune cinéaste français qui, après le succès de Et Dieu créa la femme, eut le vent en poupe et devint le Pygmalion éphémère des sex‑symbols du moment, de Bardot à Fonda.
Le problème, c’est que Vadim n’a pas le talent de Bava (voir Danger Diabolik) et son film manque cruellement d’énergie et d’inventivité (il se contente de reproduire les cases de la BD). Reste le casting, aussi déroutant que drôle : David Hemmings, John Philipp Law, Ugo Tognazzi en amant hyper‑poilu, le mime Marceau et bien sûr Jane Fonda, sublime et ingénue que Vadim, son compagnon de l’époque, filme sous toutes les coutures.