par François Coulaud
11 juillet 2024 - 17h00

Barbare

VO
Barbarian
année
2024
Réalisateur
InterprètesGeorgina Campbell, Bill Skarsgård, Justin Long, Richard Brake
plateforme
genre
disponibilité
26/10/2022
notes
critique
7.5
10
A

En prélude d’un entretien d’embauche à Détroit, Tess (formidable Georgina Campbell vue dans Black Mirror) rejoint un soir le petit pavillon qu’elle a loué via Airbnb. Mais la maison, située dans une banlieue désertée, est déjà occupée par un homme étrange, Keith (Bill Skarsgard, le clown de la saga Ça !). Ce dernier prétend, lui aussi, avoir loué le bien… Les deux locataires s’apprêtent à découvrir l’atroce histoire de l’endroit où ils logent.


Barbare, premier long de l’acteur et réalisateur Zach Cregger, est un surprenant thriller d’horreur. Étonnant car pour faire monter une efficace et terrible angoisse, Barbare se joue avec brio dans un premier temps du hors‑champ et de nombre de clichés du cinéma d’horreur.

 

Grâce à un jeu de dialogues très habile, particulièrement lors de la longue intro entre Tess et Keith, par la grâce de constantes feintes et contre‑feintes scénaristiques et visuelles, on redécouvre le frisson des peurs primaires : celles suscitées par un étrange inconnu, un quartier abandonné devenu une décharge ou un espace dissimulé lesté de ténèbres.

 

Barbare est là

Dans sa construction, Barbare est aussi un film audacieux. Après avoir laissé le spectateur pétrifié par une épouvantable vision, le récit bascule d’un coup dans un nouvel univers : celui du propriétaire des lieux, AJ (Justin Long vu dans Jeepers Creepers), nonchalant acteur californien sur le point de passer à la broyeuse #Metoo.

 

Avec ce nouveau peu recommandable protagoniste mû uniquement par l’appât du gain, le récit adopte un nouveau ton et transforme le spectateur en complice. On sait/devine ce qui se terre dans la maison, pas AJ, tout à son entreprise de bidonner le métrage de la maison qu'il espère vendre pour se refaire…

 

Un film qui prend le temps
Deux autres bascules, impossibles à raconter au risque de spoiler, dont un flashback avec l’inquiétant Richard Brake (Kingsman), achèveront d’informer et de désarçonner le spectateur. Car avec Barbare, on est tout autant surpris, choqué, horrifié que séduit par une structure palpitante et un film qui « prend le temps ».

 

Alors pourquoi Zach Cregger, également auteur de cet excellent scénario, opte‑t‑il dans les dernières minutes pour des visions certes bien saignantes mais surtout téléphonées comme sorties d'un mauvais slashers ? Mystère. Malgré tout, même cette (réelle) faute de goût ne laissera que peu de bile en bouche tant l’avant‑dernier plan du film restaure la confiance en offrant une atroce scène crève‑cœur.

 

Si vous avez loupé Barbare, foncez, c'est du bon ! À la rédaction, on piaffe déjà d'impatience de découvrir le prochain long de Cregger, Weapons, un récit d’horreur autour d’étudiants disparus que le réalisateur prépare pour 2025.

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