Banshee saison 2
Les héros de Banshee, la série produite par Alan Ball (True Blood), sont de retour pour une saison 2 encore plus décapante et sulfureuse que la première.
On suit avec délectation les turpitudes de Lucas Hood (l’acteur néo‑zélandais Antony Starr), un voleur professionnel qui, par un incroyable concours de circonstances, s'est retrouvé shérif de la petite ville de Banshee. Durant la saison 1, il se confrontait à un riche industriel amish, psychopathe et ultra‑violent. Dans la saison 2, l’étau se resserre autour de Lucas Hood, dont le secret est plus que jamais en danger et les ennemis toujours plus nombreux.
Cette nouvelle saison enchaîne avec le même plaisir malicieux les bastons ultra‑violentes, les scènes de sexe sulfureuses et les séquences de torture insoutenables avec une approche comics/série B assumée à 100%. On imagine d'ailleurs sans mal un Quentin Tarantino œuvrer en coulisse, dont le but inavouable serait de tourner une version TV d'un Pulp Fiction sous adrénaline.
Car tout est surréaliste dans Banshee, trou paumé imaginaire de Pennsylvanie où toutes les femmes, qui craquent pour le shérif ténébreux, pourraient faire la page centrale du magazine Playboy, et où tous les ennemis de Lucas Hood ont fait « combat à mains nues » première langue.
Mais au‑delà de la forme irrévérencieuse, le fond est d’une noirceur abyssale, soit une réflexion pertinente sur la quête absolue de repères et d’identité, à l’image de son héros dont on ignore jusqu’au véritable prénom et le passé, que l’on imagine improbable.
Le résultat est jouissif et certains épisodes sont des chefs‑d'œuvre de maîtrise scénaristique décalée. On pense en particulier à l'épisode 5, de toute beauté, qui pourrait être un peu l'équivalent de l’épisode de « la mouche » de Breaking Bad. Si vous ne connaissez pas encore Banshee, c’est vraiment le moment de vous y mettre.
Pour info, la première utilisation du terme « Banshee », issu du folklore écossais et irlandais, remonte à 1771. Banshee étant une créature divine, à la fois protectrice des terres et des familles, mais également messagère de mort. On ne pouvait pas mieux tomber.