Bad Teacher
Qu'il est loin le temps où les ados se marraient comme des baleines devant La folle journée de Ferris Bueller (1986)… Avec Bad Teacher, Jake Kasdan s'élève au niveau (c'est‑à‑dire pas bien haut) de cette génération trash davantage portée sur le sexe et la série Skin, que sur les vers de Pierre de Ronsard.
Le romantisme est d'ailleurs totalement exclu de cette comédie mettant en scène une jeune prof fraîchement larguée par son richissime fiancé (Cameron Diaz, parfaite), en attente de nouveaux seins qui lui feront à coup sûr trouver un mari potable (comprendre blindé). Car son métier n'a rien d'une vocation, et les progrès de ses élèves sont exclusivement corrélés aux motivations pécuniaires que lui fait entrevoir un concours inter‑lycées doté d'un joli prix. Sans parler de l'immanquable journée « lavage de voitures » (dans la plus pure tradition de l'Americana), au cours de laquelle cette prof décidément pas farouche, vêtue d'un mini‑short et de talons compensés, remporte le pactole en volant les pourboires des enfants. Séance de t‑shirt mouillé et d'essorage de grosse éponge au ralenti prétexte, bien sûr, à émoustiller les jeunes spectateurs…
Une comédie sans autre prétention que celle d'utiliser et d'abuser de la plastique de Cameron Diaz comme d'un hameçon fringant agité devant deux grands dadets de profs, servis par Justin Timberlake et Jason Segel en amoureux transis. Humour sous la ceinture à consommer à petite dose, mais qui plaira sans aucun doute à la cible.