Bad Boys Ride or Die
Le quatrième volet de la série de films Bad Boys voit les lieutenants Mike et Burnett accusés à tort d’être ripous, recherchés à la fois par leurs collègues et par le chef des cartels de la drogue de Miami. Ils ne pourront compter que sur eux‑mêmes (enfin façon de parler, ne spolions pas), leur ancien chef étant mort, également accusé d’être tout aussi corrompu.
Les mauvais garçons
L’adage est connu : on ne change pas une équipe qui gagne. Force est de constater que celle de Bad Boys s’est étiolée avec le temps. Les réalisateurs belges Bilall Fallah et Adil El Arbi sont désormais à la manœuvre depuis l’opus précédent (Bad Boys for Life) en lieu et place de Michael Bay (qui fait un cameo). Visiblement, leur mésaventure avec Warner sur leur Batgirl (le studio a tout simplement décidé de jeter le film à la poubelle alors qu’il était quasi fini) les a sans doute échaudés et on les sent très, très sages, en mode faiseurs de film aux ordres de la production. Le métrage, resserré à moins de 2 heures, revient à certains fondamentaux de la franchise comme la famille et l’humour et ne cherche pas l’esbroufe, mais l’efficacité. Le spectateur ne peut que les remercier, puisque le film, s’il n’est pas à la hauteur du premier, est une relative bonne surprise tant qu’on n’est pas trop exigeant.
Deux flics amis amis
Le duo Will Smith/Martin Lawrence fonctionne toujours aussi bien. Certes, il s’est un peu rouillé avec le temps, mais après tout pourquoi pas ? Will Smith se prend littéralement des baffes de son acolyte, histoire sans doute de se racheter une virginité post‑Oscar. Très drôle, la séquence est à l’image du film avec l’action qui passe un peu en second plan face aux scènes plus légères. Le film ne joue pas la carte de la surenchère des précédents Bad Boys, mais plus celle de la sécurité et du fan service. Bad Boys Ride or Die est donc un blockbuster calibré (c’est le cas de le dire !) pour l’été, sans vraiment d’ambition de plier le game, ce qui est de nos jours assez reposant.
Temps d'écran partagé
On retiendra dans la partie action la scène d’assaut gérée de main de maître par le beau‑fils Flecher (John Salley), excellente. D’ailleurs, le film est assez étrangement équilibré entre les deux héros et les autres personnages, si tant est qu’on puisse presque parler de film choral. En tout cas, Will Smith et Martin Lawrence partagent beaucoup plus l’affiche qu’auparavant.
Et sinon, pas grand‑chose, à part un alligator géant, des vannes bien envoyées et deux acteurs de série trop rares sur grand écran (Eric Dane et Rhea Seehorn). Le film se regarde tout en s’oubliant aussi vite, mais on en a pour son argent et ce n’est pas si mal au regard des récents blockbusters…