Bad Boy Bubby
Séquestré par une mère incestueuse pendant trente‑cinq ans, Bubby (Nicholas Hope) est jeté dans l’arène dans la société, en ignorant tout de ses codes. Ainsi, loin de sa caverne poisseuse, le jeune homme va parcourir les rues d’Adélaïde, y rencontrer des femmes, des hommes, un groupe de rock et savourer une pizza pour la première fois de son existence…
Récompensé au Festival de Venise, encensé par Tarantino et Nick Cave, Bad Boy Bubby n’a pas pris une ridule depuis sa sortie en 1993. Ovni trash et définitivement inclassable, il défie la réalité normée grâce à l’irruption de ce héros limite (et limité), balloté entre le mythe du bon sauvage et sa relecture décalée.
Pour parfaire la singularité du film, Rolf de Heer n’a pas lésiné sur les moyens techniques, il fit appel à trente‑deux chef‑opérateurs et expérimenta le son binaural (micros dissimulés dans la perruque de son acteur principal) de façon à accentuer l’étrange perception du monde d’un grand gamin qui s’en émerveille. Un chef‑d’œuvre frappadingue à découvrir de toute urgence.