Backtrack
Los Angeles. Témoin d’un meurtre, Anne Benton (Jodie Foster), une jeune artiste en vogue, sollicite la protection de la police. Bientôt traquée par les commanditaires associés à la mafia, elle s’enfuit sous une fausse identité. Missionné pour retrouver sa trace, Milo (Dennis Hopper), un tueur à gages impitoyable, tombe fou amoureux de sa cible…
Inspiré des grands films de gangsters des années 40, Backtrack (également connu sous le titre Catchfire) exploite les archétypes du genre avec une savoureuse dose d’humour décalé. Chapeau de cow‑boy vissé sur la tête, costume impeccable, Milo, tueur à gages sensible aux bas résille, détone dans le paysage arty qui relie Los Angeles au Nouveau‑Mexique.
Deux lieux de tournage chers au réalisateur d’Easy Rider, appréhendés d’une part comme le fief d’artistes contemporains prometteurs (la scène inaugurale s’ouvre sur un entretien radiophonique relatant la consécration d’Anne Benton) pour arriver, quelques séquences de traque plus tard, dans les grands espaces sublimés par la peinture de Georgia O’Keeffe.
Les références autour de l’art contemporain sont effectivement nombreuses, occasionnant même un échange cocasse entre un artiste en pleine création (Bob Dylan hilarant flanqué d’un marteau‑piqueur) et le tueur à gages fin connaisseur du béton lui‑aussi (clin d’œil mafieux). Un bon moment.