Back Home
Alors qu’une exposition consacrée à la célèbre photographe de guerre Isabelle Reed, disparue trois ans auparavant, se prépare, son ex‑mari Gene et leurs deux fils sont réunis par d’étranges circonstances. Le plus grand Jonah vient de devenir papa, tandis que son frère Conrad, encore adolescent, a un comportement étrange qui inquiète son père.
Difficile d’évoquer cette prenante chronique sur l’impact d’un deuil dans une famille. Sensible, subtil, ce film approche, pétrit et raconte l’impalpable mais bien réel amour des survivants pour une disparue, et la voie bancale empruntée par chacun pour tenter de se reconstruire avec une béance au cœur.
En mêlant inextricablement réel, imaginaire, ressenti et souvenir, cette œuvre splendide parlera à chacun différemment suivant son propre vécu. Malgré la patte visuelle et rythmique très personnelle du réalisateur Joachim Trier, Back Home sera une expérience individuelle souvent émerveillée, parfois douloureuse, toujours indispensable.
Ce qui, par contre, sera ressenti de manière universelle, c’est une nouvelle preuve aveuglante de l’hallucinante présence d’Isabelle Huppert (Isabelle Reed). L’actrice n’est présente que sur quelques scènes‑clés. Mais elle accomplit le prodige d’irriguer la totalité du récit ainsi que les autres personnages, tous incarnés par des acteurs parfaits, par la seule grâce de son talent et de l’exquise sensibilité de la mise en scène.