Aya de Yopougon
Abidjan, Côte d’Ivoire. Le quotidien de la jeune Aya n’est pas en reste en matière de rebondissements. Entre ses amies du quartier, habituées des fêtes de village dans l’espoir de trouver un bon parti, et une famille aimante mais pétrie de principes, l’adolescente s’efforce de garder de la distance et de contempler, avec affection, les hauts et les bas de ses proches, du patriarche grand amateur de femmes et de bière à Bintou, l’une de ses meilleures amies, un peu trop naïve et romantique à son goût. Pour parfaire à toute cette agitation, Adjoua (l’autre amie d’enfance), se retrouve enceinte.
Film d’animation produit par Joann Sfar (Le chat du rabbin, Gainsbourg vie héroïque), Aya de Youpogon creuse dans les ressources patrimoniales et phonétiques de la Côte d’Ivoire afin d’y déployer les touchantes facéties d’une poignée de personnages hauts en couleur. Il n’y a qu’à remarquer les timbres de voix portés par un accent musical et chaleureux pour localiser les marchés colorés, les artères citadines en pleine expansion ou encore le dancing en plein air, sorte de QG stratégique pour jeunes filles en fleurs, lesquelles rêvassent de mariage, unique possibilité d’ascension sociale, selon Adjoua et Bintou.
Chronique d’animation légère et rigolote, Aya de Yopougon capte l’ambiance ivoirienne et ses couleurs locales au terme des années 70, l’intrusion de publicités réelles approvisionnant ainsi la fiction en matière historique.