Au galop
Un écrivain s’éprend de l’assistante de son éditeur. Elle est mariée et mère de famille, lui est divorcée et père d’une adolescente. La mort de son père va brusquement précipiter les choses.
L’omnipotence n’est pas toujours un gage de qualité. De l'écriture du scénario à la gestion de la mise en scène, en passant par l'interprétation du rôle principal, Louis‑Do de Lencquesaing est ici multitâche. Difficile donc, d’éviter l’écueil du projet narcissique et contre‑productif.
La réalisation, digne d’un téléfilm, se contente de tâter les intérieurs cossus des appartements parisiens, dans lesquels quelques bourgeois de la rive gauche fêtent un anniversaire, couchent ensemble, trompent leur conjoint et s’apitoient sur l’aisance déconcertante de leur existence.
L’intrusion du petit ami de Camille (la fille de Lencquesaing, à l’écran comme à la vie, à peine surprenant) aurait pu apporter une certaine fraîcheur à ce psychodrame auto‑centré, mais elle souligne plutôt le cliché populiste de l’égalité des chances (un Noir et joueur de foot de surcroît peut sortir avec une fille de bonne famille !). Idem pour le mari trompé d’Ada, qui précise qu’il est dans le yaourt lors d’une conversation avec le romancier narcissique. Autant de stigmatisations qui plaquent le microcosme du romancier à son snobisme petit‑bourgeois.
Difficile, d’autre part, d’aborder l’universalité de l’amour dans ce genre de cas, outre sa dimension transgénérationnelle (revendiquée par le père et la fille), révélateur d’une magouille de famille. Un pétard mouillé.