Au-delà
Autant le dire tout de suite : Au-delà n’est pas un grand cru eastwoodien, il appartient plutôt à la veine d’Invictus avec le même Matt Damon qui, décidément, ne lui réussit pas.
De quoi s’agit-il ? De trois histoires qui se mélangent et dont le point commun réside dans le rapport de trois individus à la mort, soit le grand sujet du récent Eastwood qui, depuis Million Dollar Baby, ne cesse de vouloir apprivoiser la sienne (il a 81 ans). Marie (Cécile de France) a survécu au tsunami indonésien. À San Francisco, George (Damon) vit difficilement le don qui lui permet de communiquer avec les morts. Enfin, le jeune Marcus est hanté par le décès de son frère jumeau.
Si l’on veut être un peu sévère, on dira qu'Au-delà ressemble à une version mollassonne des films choraux d’Inarritu, avec mêmes effets de violons, même croyance en une force mystique qui permet de braver la mort, et même médium (voir Biutiful) permettant de rapprocher les mondes.
Certes, Eastwood ne verse pas intégralement dans le spiritualisme sirupeux, mais son film n’enfonce que des portes ouvertes (la vie est plus forte que la mort), fait sourire dans sa partie française (tout sonne faux, des séquences tournées dans les locaux de France Télévisions aux acteurs qui parlent bien sûr français), et donne envie de passer rapidement au suivant.