Au cœur de l'océan 3D
Hiver 1820. Un baleinier originaire de Nouvelle‑Angleterre est attaqué par une baleine gigantesque et visiblement très énervée. Sur leurs canots de fortune, les survivants du naufrage vont devoir affronter les éléments, la faim, le désespoir et surtout éviter de croiser le monstre une nouvelle fois...
Ce film est‑il le plus mauvais de Ron Howard ? En tout cas, c'est une vraie déception. Sur le papier pourtant, ça sentait bon le grand spectacle, le frisson et l'évasion. Mais à l'écran, on est loin du compte. Et il y a plusieurs raisons à ce naufrage.
La principale, c'est le manque de rythme du récit et son montage syncopé qui finit par créer la confusion chez le spectateur. Les images défilent à vitesse grand V sans laisser le temps à l'œil (et au cerveau) d'accrocher et se laisser happer par l'histoire.
L'autre, c'est l'absence de style et d'identité visuelle. Pourtant, avec la mer en toile de fond et les éruptions répétées d'une baleine géante venue des profondeurs, il y avait là encore de quoi faire. Mais derechef, toutes les séquences sont tellement saucissonnées que l'œil fatigue. Sans compter que l'ensemble est un vaste fourre‑tout rappelant aussi bien Les contrebandiers de Moonfleet que Master and Commander voire Les dents de la mer. Mais en beaucoup moins bien et avec des effets spéciaux étonnamment mauvais.
Quant à l'histoire, elle s'étire en longueur avec une première partie insipide (une sorte de « Vis ma vie de baleinier »), à peine compensée par une seconde dont la dimension dramatique est à revoir. Au final, c'est long, aseptisé et sans le moindre souffle épique.