Au bout du tunnel
Ancien ingénieur informatique désormais paraplégique, Joaquin (Leonardo Sbaraglia) loue une partie de son appartement afin de pouvoir subvenir à ses besoins. Plutôt méfiant et asocial, il accepte bon gré mal gré une colocation avec Berta (Clara Lago), jeune mère célibataire. Parallèlement, il découvre que des cambrioleurs s’affairent dans le sous‑sol mitoyen, une banque se trouvant juste au‑dessus…
Véritable coup de maître scénaristique, Au bout du tunnel surprend aussi bien par son point de vue d’infirme, que par une succession millimétrée de rebondissements assez spectaculaires, compte tenu de la contrainte spatiale préliminaire, soit un huis clos à plusieurs niveaux.
La première partie, consacrée à la cohabitation difficile entre un père de famille délaissé et ses nouvelles colocataires, marque le temps d’une hypothétique reconstruction ‑sous le charme de la jeune maman, Joaquin en oublierait presque son handicap‑, quant à la petite Betty (Uma Salduende), elle retrouve la parole en compagnie du vieux chien du propriétaire. Toutefois, les pansements laissés sur ces personnages préfigurent les (mauvaises) surprises de la seconde partie, grandes productrices de tension. Joaquin est peut‑être handicapé, mais il détient un sens accru de l’habitat qui tranche avec la catatonie intellectuelle des criminels. Sa longueur d’avance lui permettant l’élaboration d’un plan qui transforme les galeries souterraines en piège à rat redoutable. Distrayant et bien troussé.