Astérix et Obélix : le combat des chefs
Les fans d’Astérix attendaient un nouveau miracle depuis Astérix et Obélix : mission Cléopâtre en 2002. En dehors des deux excellents films d’animation d’Alexandre Astier et Louis Clichy, le célèbre Gaulois n’avait pas été gâté depuis du côté des films en live action (voir le calamiteux Astérix et Obélix : l'empire du milieu). Le retour d’Alain Chabat aux affaires avec une mini‑série animée pour Netflix était donc une excellente nouvelle.
Impossible d’ailleurs durant le visionnage de ce Combat des chefs de ne pas imaginer l’ancien Nul, très impliqué dans le projet à différents postes (et épaulé par une belle équipe créative), écrire au fil des années toutes les blagues et jeux de mots qui lui ont traversé l’esprit. Pas de panique (celtique), la série composée de 5 épisodes de 20‑30 minutes est certes très généreuse sur la vanne, mais s’avère être un modèle d’équilibre, même dans sa durée.
Avez‑vous déjà vu : Alain Chabat qui a une idée fixe
Comme pour le Domaine des Dieux d’Astier, Astérix et Obélix : le combat des chefs est une adaptation de la BD éponyme d’Uderzo et Goscinny. L’hommage au travail des deux hommes est d’ailleurs flagrant, à commencer par le design des personnages extrêmement fidèle à celui des débuts de la bande dessinée, dont Chabat est un fan depuis longtemps. Le show multiplie également les clins d’œil à cet univers et n’hésite pas à aller piocher quelques éléments dans d’autres tomes.
Si le cœur narratif de la série reste le même, à savoir la lutte du village des irréductibles Gaulois alors que le druide Panoramix a perdu la mémoire, tandis que Jules César essaie de prendre le village par la ruse, très rapidement, Chabat décide de s’amuser. Comme Astier avant lui, l’homme, qui prête aussi sa voix à Astérix dans cette série, a très bien compris l’univers de la BD pour l’étoffer et le moderniser sans jamais le trahir.
Les gags et les blagues font mouche et sont dosés avec justesse, tandis que les multiples références à la pop culture sont idéalement calibrées pour faire rire ou sourire naturellement sans casser l’ambiance, y compris si on ne les comprend pas. Les amateurs de La cité de la peur apprécieront également les quelques variations et coupures improbables au sein des épisodes. En bref, c’est drôle, maîtrisé, et on en redemande.
AVcesar, ceux qui ont aimé Astérix et Obélix : le combat des chefs te saluent
D’autant que l’animation est extrêmement propre, détaillée et fluide, la direction artistique pointue et idéalement colorée, bref, de quoi donner envie d’aller vivre dans le dernier village qui résiste encore et toujours à l’envahisseur. Reste peut‑être la question qui pourra le plus diviser les fans qui ont du mal avec le changement : le casting vocal.
Blindé ras le menhir d’actrices et d’acteurs sympathiques, Le combat des chefs doit malgré tout réussir l’exercice compliqué de remplacer certaines voix iconiques qui ne sont pas ou plus là. Après un petit temps d’adaptation, tout fonctionne bien, y compris Thierry Lhermitte en Panoramix qui compense sa voix peut‑être pas si « ancienne » que cela par des passages absolument hilarants.
Astérix et Obélix : le combat des chefs vient vérifier l’adage « jamais deux sans trois ». Après Le domaine des Dieux puis Le secret de la potion magique, il s’agit du troisième projet moderne en animation qui rend un vibrant hommage aux BD Astérix. Plus qu’une simple adaptation basique, le show, pour tous les âges, modernise avec brio cet univers culte. À moins d’être allergique aux références et à l’humour de Chabat, impossible de ne pas sortir satisfait de cette mini‑série qui ne trahit jamais l’esprit des BD, tout en l’élevant.
