par Nicolas Bellet
08 juin 2023 - 16h50

Astérix et Obélix : l'Empire du Milieu

année
2023
Réalisateur
InterprètesGuillaume Canet, Gilles Lellouche, Vincent Cassel, Jonathan Cohen, Marion Cotillard, Julie Chen
éditeur
genre
notes
critique
2
10
A
© 2023 - PATHE FILMS - TRESOR FILMS - LES ENFANTS TERRIBLES - TF1 FILMS PRODUCTION - WHITE AND YELLOW FILMS - AUVERGNE RHONE ALPES CINEMA - ARTEMIS PRODUCTIONS
© 2023 - PATHE FILMS - TRESOR FILMS - LES ENFANTS TERRIBLES - TF1 FILMS PRODUCTION - WHITE AND YELLOW FILMS - AUVERGNE RHONE ALPES CINEMA - ARTEMIS PRODUCTIONS
© Christophe Brachet
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© Christophe Brachet
© Christophe Brachet
© Christophe Brachet
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Le cinquième film en prise de vue réelle tiré des bandes dessinées signées René Goscinny et Albert Uderzo, Astérix et Obélix : l’Empire du Milieu, est disponible en 4K depuis aujourd'hui. Ce n’était peut‑être pas la peine.

 

Une franchise sur le point de canner ?

Après Christian Clavier, Clovis Cornillac et Édouard Baer, c’est donc Guillaume Canet qui reprend dans cet Empire du Milieu le rôle d’Astérix, tandis que Gilles Lellouche a la lourde tâche (on ne dit pas gros) de succéder à Depardieu. Par ailleurs, il est également devant la caméra mais aussi au scénario, ce qui fait beaucoup pour un seul homme, fut‑il césarisé. C’est sans doute l’un des problèmes du film qui raconte tant bien que mal comment nos amis gaulois partent au secours de l’impératrice de Chine aidés de Graindemaïs, la guerrière Tat Han, ainsi que de la princesse Fu Yi, fille unique de l’impératrice. Le tout premier film qui n’est pas directement adapté d’une BD, mais d’une histoire originale (devenue ensuite un album).

 

Où est le roublard ?

Déjà, adapter au cinéma Astérix est une gageure ‑pour le moment, seuls Claude Zidi et Alain Chabat s’en sont sortis (avec une prime pour le second)‑ mais essayer d’imaginer une aventure nouvelle, c’est carrément suicidaire. D’ailleurs, à la fin de cet Empire du Milieu, on se dit qu’on n’est certainement pas près de revoir la franchise Astérix en live action au cinéma. Rien ne va dans l’image qui brûle la rétine à coups d’SFX encore plus bâclés que dans les derniers Marvel. Rien ne va au son (on a connu -M- plus inspiré musicalement), et surtout rien ne va devant la caméra. Chaque acteur, principal ou guest (et il y en a au kilomètre), semble bien se demander ce qu’il fait dans cette galère à 60 millions d’euros (bien moins que les deux derniers opus de la franchise et équivalent au Mission Cléopâtre de Chabat) ! Le scénario s’enlise dans des péripéties indigestes et du woke washing on ne peut plus démagogique. Tout l’inverse de l’esprit anar/roublard de Goscinny.

 

Un petit film destiné aux tout‑petits

Reste que pour qui ne serait pas trop contre les histoires cousues de fil blanc, les vannes éculées et les anachronismes sympathiques, cet Empire du Milieu n’est pas totalement à jeter aux détritus. Loin s’en faut. Nettement plus regardable que l’opus de Thomas Langman (Astérix aux Jeux Olympiques), par exemple au hasard. Il recèle quelques bonnes surprises comme la partition de Vincent Cassel, parfait dans le rôle de Jules César, ou le sort réservé à Obélix dans cette histoire. Malgré la prestation de Gilles Lellouche qui tente d’imiter celle de Gérard Depardieu, on avait rarement vu le personnage aussi tendrement évoqué dans les autres adaptations live. Il faut aussi reconnaître à Guillaume Canet une certaine fluidité de sa caméra, malheureusement au service de pas grand‑chose si ce n’est des pérégrinations bien indigestes pour tout amateur de film d’aventures.

 

Au contraire du film de Chabat et de son second degré malicieusement orienté adulte, et du film de Zidi pleinement orienté famille, cet Astérix et Obélix : l’Empire du Milieu est clairement un film pour enfants sans réelle ambition de plaire aux autres publics, ou qui n’y parvient jamais. C’est dommage. D’ailleurs, le film est dédié aux deux enfants du réalisateur/acteur/scénariste. Ce n’est sans doute pas un hasard. Il aurait pu se contenter de leur lire une histoire avant de les endormir…

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test
4k
cover
Tous publics
Prix : 24,99 €
disponibilité
07/06/2023
image
1 UHD-99 + 1 BD-50, 111', toutes zones
2.35
HD 2 160p (HEVC)
HDR Dolby Vision
HDR10
16/9
bande-son
Français Dolby Atmos
Français Dolby TrueHD 7.1
Français Audiodescription
Anglais Dolby Atmos
Anglais Dolby TrueHD 7.1
sous-titres
Français pour sourds et malentendants
7
10
image

Les jolis décors auvergnats ne sont pas spécialement mis en valeur par ce tournage et surtout cette photographie numérique dure et saturée tendance orange qui fait plus toc que naturaliste. Les décors comme les effets spéciaux d'ailleurs révèlent leurs aspects les plus artificiels par le prisme de la 4K HDR Dolby Vision, qui en rajoute une couche dans le focus sur les astuces et autres techniques de cinéma censées être invisibles. Certainement pas la plus belle 4K de l'année mais les petits n'en auront cure.

7
10
son

À l'image du film, la bande‑son se fait brouillonne et décousue. On aura bien compris que la partition de -M- fait référence à l'Asie, mais bien peu de choses et d'effets à se mettre sous l'oreille en Dolby Atmos, particulièrement lors des batailles rangées. Rien de catastrophique mais décidémment, ce 4K n'est pas tombé dans la potion magique.

5
10
bonus
- Making of (36')
- Scènes coupées (18')
- Interview du casting (9')
- Clip Ils sont fous ces humains (3')

Un making of dans les pas de Guillaume Cannet qui débute deux mois avant le tournage et se poursuit sur les plateaux montagneux, en pleine tempête. Beaucoup d'aléas mais une armada de petites mains au service d'un même projet gigantesque.

 

On pourra en revanche passer sur les treize scènes coupées qui ont eu raison de l'être. Quelques gags tout au plus. Idem pour les interviews bien trop promo de l'équipe lors de la sortie du film.

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