Army of the Dead
Zach Snyder tente de réinventer le film de mort‑vivant en le nappant d'une grosse couche de chantilly à la fraise version milkshake bien frappé. On aimera… ou pas.
Une resucée du film de zombie par le réalisateur de Justice League qui n’a plus rien à voir avec son honnête premier long métrage réalisé en 2004 avec Sarah Polley (L’armée des morts). Ici, le metteur en scène, également producteur, scénariste et chef‑opérateur, se fait plaisir à tous les postes en alignant des scènes vulgaires, éculées et vides de sens (on est loin ‑très loin‑ des pièces maîtresses du genre signées Romeo (Le jour des morts vivants, La nuit des morts‑vivants, Diary of the Dead…).
Mélange de film de braquage et de zombie, le scénario de Snyder se cale sur une bande de gros bras sous stéroïdes prêts à braquer le coffre‑fort d’un casino dans un Las Vegas repeuplé de zombies. Pour cela, ils n’ont que 24 heures, le gouvernement ayant décidé de lâcher une bombe atomique sur la zone pour régler définitivement le problème zombie.
Après un prologue vulgaire au possible et un générique prometteur très proche dans la forme de celui de l’excellent Watchmen, synthétisant le parcours fondateur des héros, Army of the Dead démarre sa succession de scènes ultra‑violentes tout en déversant à l'écran des hectolitres de sang de synthèse.
La suite est toute aussi pachydermique. On croisera en vrac des zombies qui pensent, des zombies qui respirent (si si), des zombies qui portent des casques, des zombies qui montent à cheval, mais aussi des zombies robots, des zombies chevaux, des zombies tigres et des zombies alien… une belle brochette qui va massacrer et se faire massacrer par les armoires à glace vues dans le générique.
Au‑delà des rebondissements téléphonés, des mauvais raccords, des invraisemblances en pagaille et d'un réel souci de plans à rallonge, Snyder s’évertue aussi à ruiner la forme de son film, notamment avec sa volonté absolue de ne faire le point que sur un seul personnage à la fois, tous les autres étant systématiquement flous. Un principe qui, répété, devient vite assez moche.
À voir pour le fun, car en réalité, on est plus près d'une mauvaise suite sans fin d’Expendable que du véritable objet de cinéma.