Appel inconnu
Sur le chemin du boulot, Carlos (Luis Tosar) reçoit un appel anonyme lui signalant qu’une bombe est dissimulée sous son siège. Piégé avec ses enfants dans sa voiture, le temps est désormais compté pour réunir une somme d’argent astronomique.
Auréolé des deux Goya pour le montage et le son, le premier long de Dani de la Torre se lance le défi de l’appel mystère dans une époque où les flux numériques en surrégime confinent pourtant à la transparence. Embarqué avec le banquier loin d’être irréprochable (autant vis‑à‑vis de sa famille que professionnellement) et sa paire de gamins un brin caricaturaux, le spectateur se retrouve pris en otage avec eux, dans un huis clos mobile menaçant d’exploser si l’un ou l’autre venait à faire un geste trop brusque.
Une contrainte délicate que de la Torre apprivoise crescendo, avec un sens du rythme sensationnel. À notre tour, nous n’aurons aucune envie de décoller de notre fauteuil, et ce jusqu’à l’irruption en fanfare des forces de l’ordre, laquelle accélère le pouls du thriller d’action puis l’escorte vers un show spectaculaire dopé à l’adrénaline.
Dans le sillage de Speed (Jan de Bont, 1994) et Phone Game (Joel Schumacher, 2002), cette torpille venue d’Espagne vaut le détour.