Apollo 18
On connaissait la mission Apollo 13 (« Houston, nous avons un problème ! ») et le film éponyme de Ron Howard, et on savait qu’Apollo 17 avait été le dernier des voyages lunaires organisés par la Nasa. Mais on avait un peu oublié qu'en 1972, les missions 18 et 19 avaient été annulées pour des raisons financières. En réalité, elles eurent lieu, confidentiellement, l’année suivante… Les images rapportées par l’équipage constituent depuis l’un des secrets les mieux gardés de la Nasa. Pourquoi ? Quelles horreurs les membres d’Apollo 18 ont‑ils découvert ?
Le film de Gonzalo Lopez‑Gallego part d’un fait avéré et surfe immédiatement sur la mode des images retrouvées façon Blair Witch, Cloverfield et autre Cannibal Holocaust, la matrice du genre. De la même façon, un buzz fut orchestré sur internet (des documents secrets sur un faux site officiel, les propos de Bob Weinstein, le producteur, déclarant que de vraies images avaient été insérées au film…).
Apollo 18 constitue ainsi une énième variation sur le thème du voyage dans la Lune débouchant sur la découverte d’une forme de vie extraterrestre, peu amène bien sûr. Car à peine débarqués sur la Lune, les trois astronautes installent leur matériel d’analyse et s’aperçoivent vite qu’ils ne sont pas seuls.
Lopez‑Gallego s’en sort plutôt bien lorsqu’il s’agit de réactiver la veine des films de complot réalisé dans les années 1970 (après tout, l’histoire se déroule en plein Watergate et les secrets gouvernementaux occupent tous les esprits), mais s’avère beaucoup moins à l’aise dans le registre de la peur. Montage trop rapide, effets numériques en surnombre, la trouille suppose une rigueur dans la mise en scène, le cadrage et la durée des plans (voir Carpenter ou l'Alien, le huitième passager de Scott), qu’il ne possède visiblement pas.