Antiviral
Dans un monde obnubilé par le star‑system, un nouveau marché vient de faire irruption. Les fans peuvent désormais contracter les virus divers et variés de leurs idoles, contre de l’argent auprès d’entreprises spécialisées.
Syd March (Caleb Landry Jones) ne se contente pas seulement de promouvoir et injecter les virus dans le sang de ses clients, il se les approprie à son tour et, une fois franchi le seuil du puissant laboratoire Lucas, une machine sophistiquée procède à leur extraction. Syd peut alors assurer son trafic parallèle de maladies infectieuses. Un jour pourtant, sa petite entreprise tourne au cauchemar.
Dans le sillage de son père David (Rage, Frissons, Vidéodrome), Brandon Cronenberg signe un premier film contaminé par la viralité d’ordre expérimental et ses travers mercantilistes. Ainsi, l’horreur se propage autant du point de vue de ces groupies hystériques, à la recherche d’un paraître envenimé, qu’à l’intérieur d’un système érigé pour la marchandisation de pathologies starifiées, toujours plus convoitées.
Un récit d’anticipation se déroule alors jusqu’à la projection littéralement graphique du cauchemar in corpore. Le rouge sanguin s’alliant au blanc virginal, par lesquels s’impose une esthétique de l’épure en dépit des corps infestés.