par Cédric Melon
02 décembre 2020 - 10h50

Antidisturbios

année
2020
Créateurs
InterprètesVicky Luengo, Raúl Arévalo, Álex García
plateforme
genre
notes
critique
10
10
label
A

Après les très impressionnants Que dios nos pardone et Madre, Rodrigo Sorogoyen, le maître du polar espagnol, livre avec Antidisturbios une série radicale, ultra‑réaliste et palpitante.

 

Six policiers d’une brigade antiémeute doivent procéder à une expulsion dans un appartement en plein cœur de Madrid. Sur place, la situation entre les nombreux occupants et la police dégénère. Un homme meurt. Les affaires internes se saisissent de l’enquête. La « banale » expulsion va se révéler être un complot beaucoup plus complexe.

 

Dotée d'une capacité à capter avec force le pouls de la société espagnole contemporaine tout en maîtrisant à la perfection les codes du polar, Antidisturbios ne se contente pas de copier la réalité dans une sorte de docu‑fiction déjà vu (Les Misérables ?), mais prend le parti de la dramatiser, de la sublimer, de lui offrir une dimension cinématographique pour aboutir à une fiction réaliste « extraordinaire ». De la première scène d’ouverture destinée à présenter Laia (Vicky Luengo), la jeune enquêtrice des affaires internes, à la toute dernière de la série, dont elle est le double parfait, on est saisi par la mise en scène hors du commun, fruit d'une écriture ciselée où les trajectoires de tous les personnages vont se croiser, se décroiser et parfois même fusionner.

 

Filmée comme un documentaire nerveux et radical où la caméra colle à l’action et aux personnages, captant autant la lourdeur des équipements de la police antiémeute que la peur sur les visages, la série de Sorogoyen et Peña monte en réalité une seule chose : une longue montée de violence qui va finir par exploser. Une tension permanente qui exacerbe toutes les pulsions, à commencer par le désir, comme dans cette scène de boîte de nuit sans doute hommage au Miami Vice de Michael Mann, où la caméra se fait carrément torride.

 

Au‑delà de ses comédiens tous stupéfiants et de son sujet brûlant sur les bavures policières, Antidisturbios propose une immersion totale dans un monde insoupçonné mêlant corruption, personnages atypiques captivants et sensations grandioses. Une série à ne pas louper.

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Tous publics
disponibilité
16/11/2020
image
6 x 50'
2.35
HD 1 080p (AVC)
16/9
bande-son
Français Dolby Digital 2.0
Espagnol Dolby Digital 2.0
sous-titres
Français
8
10
image

Pas de Ultra HD sur Polar+ ni de HDR Dolby Vision, mais une définition largement suffisante pour apprécier le travail du chef‑opérateur. Sur les scènes de jour, il a travaillé la profondeur de champ et le réalisme. Sur les séquences de nuit, il sublime son décor avec des noirs denses et une colorimétrie foisonnante. Certaines séquences apparaissent comme des tableaux lumineux et magnifiquement orchestrés. Une réussite totale dotée de vrais partis pris. 

7
10
son

Évidemment, à l'heure du Dolby Atmos, il est bien difficile de se contenter d'une simple piste stéréo. Cette dernière permet au moins aux dialogues d’être clairs et audibles. Et même de gérer plutôt correctement les scènes de manifestation avec un intéressant jeu sur les ruptures sonores d'un plan à l'autre. La bande originale signée du Français Olivier Arson (El reino, Que dios nos perdone) est omniprésente sans être envahissante et n'a rien à envier aux grosses productions hollywoodiennes du genre.

0
10
bonus
- Aucun

Quel dommage, il y avait pourtant matière à tourner des compléments et des analyses de choix.

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