Anthony Zimmer
Anthony Zimmer est l’as des as de l’escroquerie internationale. Recherché par la police et le FSB (successeur du KGB), Zimmer possède un avantage de taille face à ses poursuivants : personne ne sait à quoi il ressemble depuis qu’il a complètement changé de visage grâce à la chirurgie esthétique. Mais un flic, Akerman (Sami Frey), connaît son seul point faible : la séduisante Chiara (Sophie Marceau). Alors que cette dernière s’apprête à rejoindre son amant, elle reçoit une lettre de sa main lui demandant d’accoster n’importe quel quidam dans le train afin de pouvoir échapper à la police. Chiara choisit François (Yvan Attal), un homme banal mais du même gabarit que Zimmer. Celui-ci tombe immédiatement sous le charme de la jeune femme, qui l’invite à passer du bon temps en sa compagnie dans un luxueux hôtel de Cannes. Alors que Chiara s’est absentée, de mystérieux individus à la mine patibulaire tentent de l’assassiner dans sa chambre d’hôtel. Il parvient à s’enfuir…
Avec Anthony Zimmer, le réalisateur et scénariste Jérôme Salle (Largo Winch) signe un thriller chic, clairement influencé par le film noir hollywoodien (la femme fatale incarnée par Sophie Marceau, introduite par son jeu de jambes) et par le suspense hitchcockien (la scène dans le parking, où le personnage de François est poursuivi par une voiture dont on ne voit pas le conducteur). Malgré un manque de subtilité et certains clichés (Chiara demandant de l’aide à François pour défaire sa fermeture éclair…), le film commence de manière prometteuse, gardant bien au chaud ses mystères et faux‑semblants. Le metteur en scène livre quelques plans bien sentis, comme cette poursuite dans un escalier en colimaçon, alternant plans d’ensemble et gros plans (les pilules rebondissant sur les marches illustrant l’arrivée imminente des tueurs).
Las, c’est dans le développement du scénario que le bât blesse, l’intrigue s’éventant bien avant les révélations finales. L’esthétique froide et clinique sied parfaitement à l’histoire, mais les péripéties manquent clairement de suspense et de tension, si bien que l’on craint rarement pour la vie de François. Prévisible, le dénouement n'est pas le choc attendu.
Un premier film plus soigné dans sa forme que dans son fond, porté par un convaincant duo d'acteurs. Angelina Jolie et Johnny Depp feront-ils aussi bien dans le remake américain qu'ils viennent de tourner à Paris, The Tourist, réalisé par Florian Henckel von Donnersmarck (La vie des autres) ? Suspense…