Annalisa
Veleno (Nicolas Orzella) veut à tout prix rompre avec le milieu privilégié dont il est issu. Il s’inscrit alors dans l’équipe de football du quartier, composée de gamins défavorisés et se lie rapidement d’amitié avec ces jeunes garçons, notamment Zazà (Luca Schipani), le leader de la bande. Bientôt, les deux amis s’éprennent d’une mystérieuse jeune fille nommée Annalisa (Aylin Prandi), qui vit recluse dans une maison, depuis la mort de son mari.
La province italienne des années 80, en pleine mutation industrielle, campe le décor d’Annalisa, adaptation du roman Le village des épouses malheureuses de Mario Desiati.
La symétrie établie entre Veleno et Zazà rompt le déterminisme social censé les différencier. Ensemble, ils partagent la même passion du sport et une fascination commune pour Annalisa, dont la photographie se substitue à celle de la Madone, accrochée dans leurs vestiaires. De fait, les premiers émois de l’adolescence sacralisent la jeune veuve précoce et lui confèrent une dimension fantasmatique, comme en témoigne sa première apparition, toute de blanc vêtue, comme échappée d’un songe immaculé.
Annalisa initie ainsi les garçons au désir puis à la désillusion, combinaison contradictoire d’une vierge et de Marie‑Madeleine, puisqu’elle fixe la limite érotique avec eux mais couche avec d’autres. Un film sur l’initiation, à découvrir.