Anna Karenine
Dans la Russie impériale du XIXe siècle, Anna Karenine (Keira Knightley), un jeune aristocrate, met son mariage en danger en entretenant une relation adultère avec le séduisant comte Vronsky (Aaron Taylor‑Johnson). De son côté, Levine (Domhnall Gleeson), d’origine bourgeoise, a choisi une ville rurale loin des fastes de Saint‑Pétersbourg, et tente de demander la jeune princesse Kitty (Alicia Vikander) en mariage.
Adapter un monument de la littérature mondiale est une chose, lui insuffler un souffle nouveau en est une autre, tant Anna Karenine traîne un passif cinématographique plutôt conséquent, soit des dizaines d'adaptations depuis l'époque du muet jusqu'à la version de Bernard Rose en 1997.
Pari réussi pour John Wright (Orgueil & préjugés, 2005) qui monte la tragédie russe comme une pièce de théâtre mobile, dans laquelle les personnages transitent d’un décor à un autre, selon l’inexorable valse de leur destinée. Les percées récurrentes des paysages ruraux et verdoyants contrastent naturellement avec la majesté des intérieurs pétersbourgeois, décors d’apparat illustrant aussi bien le tiraillement intérieur d’Anna que le circuit étriqué des mondanités, jamais à l’abri d’une mise en scène de leurs drames domestiques. Une réussite passée quasiment inaperçue.