American Stories
Dans une petite ville du Sud des USA, le magasin de prêt sur gage que tiennent Alton et son compagnon de glande Johnson va être au centre de trois histoires initiées par des objets mis en gage par des toxicos barrés, un ex‑mari qui n’a pas fait son deuil et un sosie d’Elvis Presley dans la dèche.
À voir le générique plutôt coquet, on ne comprend pas très bien pourquoi ce film à sketches est arrivé chez nous directement en vidéo. Une fois visionné l’objet du délit, tout devient clair. Nimbé d’humour noir et d’un évident souci de parodier les bouseux tels que les met en scène Quentin Tarantino, le film n’hésite devant rien : laisser ses stars (Brendan Fraser et Matt Dillon en tête) cabotiner jusqu’à ce que mort s’en suive, montrer une quinzaine de filles splendides nues pour… rien en fait, utiliser une nouvelle star (Norman Reedus) juste pour lui faire porter un masque grotesque, ou encore causer au spectateur un mal de mer à force de bouger n’importe comment la caméra.
L’impression d’un énorme « nawak » est, un court instant, suspendue à l’idée que le réalisateur Wayne Kramer voulait dynamiter quelques mythes américains et multiplier les clins d’œil à des films célèbres (Le village des damnés, Un justicier dans la ville ou encore Pulp Fiction). Mais le commentaire audio du réalisateur et de son scénariste Adam Minarovich dissipe tout malentendu : ces deux‑là ont juste commis une énorme blague potache incohérente avec des copains, et se sont beaucoup amusés à le faire.
On n’est pas forcé de les suivre même si certaines scènes surnagent, notamment les dialogues absurdes et souvent drôles entre le prêteur sur gage (Vincent D’Onofrio) et son copain de glandouille (Chi McBride) ‑les deux seuls acteurs à faire leur boulot sans surjouer‑ ou une séquence choc et très inattendue de torture. Pour le reste, on baille, on sursaute parfois mais surtout on regarde sa montre : 1h47 de n’importe quoi c’est, vraiment, très long.