American Sniper
Chris Kyle est le meilleur tireur d’élite des Navy Seal. En Irak, ses faits d’armes lui ont valu un surnom qui dit tout : « la légende ». Mais une fois de retour au pays, l’homme a bien du mal à concilier sa vie de famille et son statut de soldat légendaire.
Pour son nouveau long métrage, Clint Eastwood a choisi de s’inspirer de l'histoire vraie d'un sous‑officier de la marine américaine. Seulement voilà, la personnalité de Chris Kyle, tel qu’elle transparaît dans son autobiographie, est profondément ambiguë et le film oscille sans arrêt entre l’histoire de cet homme devenu le sniper le plus meurtrier de l’armée américaine, et dont on peine à adhérer aux motivations patriotiques primaires, et un récit de guerre fascinant qui dénonce le syndrome post‑traumatique vécu par certains vétérans.
Entre les deux, Eastwood ne prend jamais parti, ne choisit pas le film qu’il veut faire. Manichéen, larmoyant et facile, le film masque l’embarras du cinéaste par des scènes de guerres époustouflantes qui tiennent réellement en haleine. Mais à l’image de la fin, qu’Eastwood expédie carrément pour éviter toute polémique, American Sniper manque finalement d'audace.
On devine alors un peu mieux ce qui a fait renoncer Steven Spielberg, qui a un temps lorgné sur le projet. Quant à Clint Eastwood, en décidant de ne pas choisir l’une ou l’autre des deux options narratives possibles, il évite (vraiment) toute polémique.