American Honey
Star (Sasha Lane), 17 ans, décide de quitter sa famille dysfonctionnelle et d’embarquer dans un van. Sa mission : vendre des magazines en faisant du porte à porte à travers le Midwest. Rapidement intégrée à une bande d’ados marginaux, Star tombe amoureuse de Jake (Shia LaBeouf), le bras droit charismatique de Krystal (Riley Keough), leur leader…
Le road‑trip, voilà un mode de cheminement spatial (et mental) difficile à rafraîchir tant l’héritage cinéphilique est immense. Après Fish Tank (2009) et son adaptation des Hauts de Hurlevent (2011), Andrea Arnold tente de relever le défi et va jusqu’à rafler le Prix du jury au Festival de Cannes l’an dernier. Armé d’une bande originale séduisante (Springsteen, The Raveonettes, Dead Kennedys, Mazzy Star, Steve Earle), on peut toutefois reprocher à American Honey son usage trop systématique dans le seul but de magnifier certaines séquences banales d'une poignée de désaxés lancés sur la route américaine…
Ils s’appellent Pagan (Arielle Holmes), QT (Veronica Ezell), Austin (Garry Howell)… La liste est encore longue mais permet surtout à Arnold de capter des visages, des postures désinvoltes, des bitures nocturnes et sauvages en mode caméra embarquée. Le portrait en profondeur d’une certaine jeunesse défavorisée, les White Trash, attendra.
À noter, l’émouvante performance de Sacha Lane dans un premier rôle, petite boule de rogne et d’énergie, son personnage en quête de liberté aura beaucoup à apprendre des autres, puis de lui‑même.