Alyce
Alyce (Jade Dornfeld), une jeune femme isolée et mal dans sa peau, n’a que son travail ingrat et sa meilleure amie Carroll (Tamara Feldman) comme lien social. Le soir où cette dernière apprend que son petit‑ami la trompe, les deux jeunes femmes montent sur un toit, se droguent et s’enivrent.
Carroll finit par faire une chute accidentelle depuis le sixième étage. Rongée par la culpabilité et hantée par le fantôme de son amie à l’agonie, Alyce va tenter de fuir la réalité avec le sexe et la consommation excessive de drogues. Elle sombre inexorablement dans un cauchemar nourri de violence et de sang.
Relecture tordue et torturée d’Alice au pays de merveilles, de l’autre côté du miroir de cette version dégénérée se trouve une fascination morbide pour la mort combinée à une sexualité quasi pathologique. Alyce caresse le cadavre de son amie défunte et se masturbe devant des images d’actualités relatant les catastrophes du monde. Elle incarne aussi bien le rebut (sans cesse rejetée par son entourage) et la justicière d’une société au bord de la faillite mentale.
Son bad trip hallucinatoire confirmant, à un point masochiste, son profond malaise dans la civilisation. Une curiosité qui vire au cauchemar, mais pour le spectateur.