Alps
Une société secrète, Alps, engage des acteurs pour remplacer les membres disparus des familles endeuillées. Soumise aux directives strictes et intransigeantes de leur leader Mont‑Blanc, la troupe n’a pas droit au moindre manquement. Un jour, pourtant, l’une d’entre eux va détourner les règles.
D’emblée, la bizarrerie de l’entreprise, bâtie sur le malheur des autres, conforte l’absurdité des rôles que chaque acteur se doit d’interpréter contre rémunération. Ainsi, transitant d’un défunt à un autre, ils n’ont ni nom, ni origine, comme si le renoncement à l’identité véritable faisait partie du pacte de résurrection factice.
Cependant, si l’ode à la morbidité du réalisateur grec Yorgos Lanthimos résonne jusque dans la rigidité de sa mise en scène, une atonie généralisée s’empare du film dès lors que les acteurs et leurs personnages supposés revenir à la vie suintent l’évanescence et empêchent l’affect de loger leur corps de pantin. Laborieux mais pas inintéressant.