Alien Covenant
Sillonnant l’espace à la recherche d’une planète colonisable, les membres du vaisseau Covenant font une découverte extraordinaire : un havre édénique encore inexploré. Mais bien vite le capitaine Branson (James Franco) et son équipage comprennent l’hostilité du territoire, peuplé d’aliens.
Après Prometheus (2012), déjà tout entier tourné vers des problématiques créationnistes, Ridley Scott réitère l’expérience et en rajoute une couche en même temps qu'il rompt définitivement avec l’authenticité qui a hissé sa première série B de science‑fiction au rang de film culte, il y a trente‑huit ans (Alien).
En roue libre totale, le scénario du tandem Jack Paglen et Michael Green (Logan, Green Lantern, Transcendance) va piocher dans des références écrasantes ‑du Valhalla wagnérien à la poésie crépusculaire de Lord Byron‑ de sorte que David (Michael Fassbender), l’androïde malintentionné et gardien du royaume des « xénomorphes » (aliens pour les intimes), puisse gloser à sa guise du spectacle eschatologique dont il est le créateur.
Le mystère autour du « huitième passager » (jadis effroyablement organique) est sapé en faveur d’une prolifération de bestioles excitées tout numérique. Or, la force de la créature originale reposait sur sa capacité pernicieuse de dissimulation, sa suggestion esquissée dans le champ, son essence inintelligible, qui préludaient enfin au carnage en huis clos. Ridley Scott, amnésique ou désinvolte ?