par Jean-Baptiste Thoret
26 juillet 2010 - 17h34

Alice au pays des merveilles

VO
Alice in Wonderland
année
2009
Réalisateur
InterprètesJohnny Depp, Mia Wasikowska, Michael Shee, Matt Lucas, Helena Bonham Carter, Anne Hathaway, Crispin Glover
éditeur
genre
notes
critique
7
10
label
A

Lorsqu’on l’interrogeait sur la version de Walt Disney, Tim Burton répondait : « Le problème est qu'aucune émotion ne se dégage de cette Alice. On ne tisse pas de lien affectif avec elle. Ce que j'aime dans mon personnage, c'est qu'il possède un côté grave, une sorte de vie intérieure. J'ai fait grandir Alice. C'est le genre de jeune personne qui ne rentre dans aucune case sociale. Je me suis toujours dit qu'il manquait quelque chose au personnage de Disney, une touche de gravité, ou une âme ».

Ici réside sans doute la nouveauté de la version ourdie par Burton du chef‑d’œuvre de Lewis Carroll. Son Alice n’est plus cette gamine un peu fade trimballant son air étonné dans un monde délirant, mais une jeune femme de 19 ans qui, le jour où un ahuri de roux lui demande sa main, prend ses jambes à son cou, direction un terrier pas comme les autres. Chute interminable, et voilà notre Alice plongée dans le monde coloré et paradoxal de Carroll revisité par l’humeur potache (des étoiles et des crottes de chien dans le ciel) et mélancolique de Burton, à l’image du chapelier hystérique (Johnny Depp, yeux verts et tignasse orangée), à la tête d’un banquet en ruines et plein de fleurs fanées.

Comme toujours, le réalisateur de Mars Attacks ! joue pour et en‑contre, dépoussière et assassine. Tout en respectant le cahier des charges Disney et la dimension initiatique du récit (pour grandir, il faut savoir rapetisser), cette Alice réinvestit tout le bestiaire (lapin pressé, chenille bleue, jumeaux bouffis), mais le mine de l’intérieur, comme un conte de fées repeint au film d’horreur, par des inventions aussi savoureuses que dérangeantes, de la Reine Rouge (Helena Bonham Carter), sorte de naine hydrocéphale qui terrorise des serviteurs grenouilles, au chat qui s’évapore littéralement dès que le danger guette, en passant par le nouveau congénère, le chien Bayard, sympathique cabot esclavagisé par un prince tout sauf charmant.

Une réussite totale qui démontre que la source créatrice de Burton est loin d’être tarie.

sur les réseaux
proposer une vidéo
test
blu-ray
cover
Alice in Wonderland
Tous publics
Prix : 24,99 €
disponibilité
24/07/2010
image
BD-50, 109', toutes zones
1.78
HD 1 080p (Mpeg4 AVC)
16/9 natif
bande-son
Français DTS 5.1
Anglais DTS-HD Master Audio 5.1
Allemand DTS High Resolution 5.1
Turc Dolby Digital 5.1
sous-titres
Français, anglais, anglais pour sourds et malentendants, allemand, turc, arabe
10
10
image
Un chef-d'œuvre de poésie, de mélancolie mêlée de joie et d'ironie. On n'ose imaginer tout le travail nécessaire à un tel rendu. Des dessins en passant par les effets spéciaux, les costumes, les maquillages, les coiffures, les animaux, les fleurs, les textures, les détails… tout est d'un divin raffinement. Bien sûr, ce Blu-Ray rend hommage à chaque instant à cet univers fantasque aux étranges couleurs qui pétillent, mis en scène par Burton. Piqué, densité, volume, précision, netteté, tout est là. Nous n'avons pas réussi à relever la moindre fausse note sur le plan visuel. Tout se tient. Un travail de haut vol (après l'incroyable Là-haut, on monte encore d'un cran). Pas de doute, nous sommes bien au pays des merveilles. Vos enfants s'en souviendront longtemps… très longtemps. Que demander de plus ?
10
10
son
Là encore, nous n'avons qu'à nous incliner devant tant de maîtrise, d'équilibre, de dosage, de subtilité et de plaisir. Tout est fait pour nous transporter dans un imaginaire luxuriant bourré de mille et un jingles, grondements, craquements, tintements, chuintements… Un ravissement aussi bien pour les yeux que les oreilles qui prend encore plus d'ampleur en VO. Cette piste fait la différence, notamment lorsqu'Alice affronte une terrible créature à la fin du film. La musique est là aussi plus prenante sans toutefois faire des ravages sur les enceintes. On apprécie la spatialisation qui plonge le spectateur dans le film avec ses effets bien localisés, mais jamais exagérés. Autrement dit, le mix parfait entre énergie et douceur. Tout ce que l'on aime.
5
10
bonus
- Le chapelier fou en HD : sujet sur le travail de Johnny Depp et de l'équipe artistique (6')
- Gros plan en HD sur Alice (6')
- Focus sur les effets spéciaux en HD, et notamment l'utilisation des fonds verts (7')
Trois petits sujets qui sauront vous transporter au cœur du film. Entre interviews, coulisses du tournage et explications plus techniques sur les effets spéciaux, on se passionne pour ces artistes avec de grands A. Cela dit, nous n'aurions pas été contre des essais caméra, des scènes captées live, un accéléré de la métamorphose de Johnny Depp ou encore une vraie analyse filmique (car il y avait matière…).
en plus
soutenir
Recevez l’actualité tech et culture sur la Newsletter cesar
Inscrivez-vous
OK
Non merci, je suis déjà inscrit !