par Jean-Baptiste Thoret
08 décembre 2010 - 17h27

Alice au pays des merveilles 3D

VO
Alice in Wonderland
année
2009
Réalisateur
InterprètesJohnny Depp, Mia Wasikowska, Michael Shee, Matt Lucas, Helena Bonham Carter, Anne Hathaway, Crispin Glover
éditeur
genre
notes
critique
7
10
A

Lorsqu’on l’interrogeait sur la version de Walt Disney, Tim Burton répondait : « Le problème est qu'aucune émotion ne se dégage de cette Alice. On ne tisse pas de lien affectif avec elle. Ce que j'aime dans mon personnage, c'est qu'il possède un côté grave, une sorte de vie intérieure. J'ai fait grandir Alice. C'est le genre de jeune personne qui ne rentre dans aucune case sociale. Je me suis toujours dit qu'il manquait quelque chose au personnage de Disney, une touche de gravité, ou une âme ».

Ici réside sans doute la nouveauté de la version ourdie par Burton du chef‑d’œuvre de Lewis Carroll. Son Alice n’est plus cette gamine un peu fade trimballant son air étonné dans un monde délirant, mais une jeune femme de 19 ans qui, le jour où un ahuri de roux lui demande sa main, prend ses jambes à son cou, direction un terrier pas comme les autres. Chute interminable, et voilà notre Alice plongée dans le monde coloré et paradoxal de Carroll revisité par l’humeur potache (des étoiles et des crottes de chien dans le ciel) et mélancolique de Burton, à l’image du chapelier hystérique (Johnny Depp, yeux verts et tignasse orangée), à la tête d’un banquet en ruines et plein de fleurs fanées.

Comme toujours, le réalisateur de Mars Attacks ! joue pour et en‑contre, dépoussière et assassine. Tout en respectant le cahier des charges Disney et la dimension initiatique du récit (pour grandir, il faut savoir rapetisser), cette Alice réinvestit tout le bestiaire (lapin pressé, chenille bleue, jumeaux bouffis), mais le mine de l’intérieur, comme un conte de fées repeint au film d’horreur, par des inventions aussi savoureuses que dérangeantes, de la Reine Rouge (Helena Bonham Carter), sorte de naine hydrocéphale qui terrorise des serviteurs grenouilles, au chat qui s’évapore littéralement dès que le danger guette, en passant par le nouveau congénère, le chien Bayard, sympathique cabot esclavagisé par un prince tout sauf charmant.

Une réussite totale qui démontre que la source créatrice de Burton est loin d’être tarie.

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Alice in Wonderland
Tous publics
Prix : 29,99 €
disponibilité
01/11/2010
image
2 BD-50, 109', toutes zones
1.78
HD 1 080p (MVC 3D)
16/9 natif
bande-son
Anglais DTS-HD Master Audio 5.1
Français DTS 5.1
sous-titres
Français, anglais
7
10
image
Comme sur Volt, on oscille entre l'amusant, le fascinant et le bizarroïde. Si la progression d'Alice dans les décors du pays des merveilles est plutôt bien rendu, avec une vraie impression de relief et d'immersion dans cet univers fantasque, les apparitions animalières furtives, et tout ce qui se passe au premier plan en général et tous les travellings en particulier, passent beaucoup moins bien. On perd illico cette impression de profondeur, tout devient flou, illisible, et donne envie de raccrocher les lunettes. Et si du côté des couleurs et des contrastes, la restitution reste agréable, les personnages sont trop souvent parasités par des scintillements. Désagréable… Sans parler du découpage des scènes de foule présentes au début du film lors des fiançailles. Chaque personnage semble être découpé à la serpe et positionné dans le décor comme une vignette cartonnée façon théâtre pour enfants…
10
10
son
Rien n'a changé côté son. On récupère exactement les mêmes pistes sonores que sur le précédent Blu-Ray, toujours aussi élégantes et extravagantes.
2
10
bonus
- Le chapelier fou : sujet HD sur le travail de Johnny Depp et de l'équipe artistique (6')
- Gros plan en HD sur Alice (6')
- Focus sur les effets spéciaux en HD, et notamment l'utilisation des fonds verts (7')
Les bonus sont évidemment les mêmes que sur la précédente édition Blu-Ray et ne sont présents que sur le Blu-Ray consacré à la version standard du film. Le Blu-Ray 3D, lui, ne possède pas de bonus, pas même de chapitrage, mais propose un menu d'accueil 3D vraiment bluffant de profondeur.
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