AKA
Adam Franco (Alban Lenoir) est un agent chargé d’éliminer les plus boueux « problèmes » pointés par Kruger (Thibault de Montalembert), son officier traitant. Cette fois, Franco, qui semble ne rien attendre de la vie hormis ses ordres de mission, doit infiltrer d’urgence un gang du sud de la France. Le chef de la bande, Pastore (Éric Cantona), est en effet un ancien très proche de Moktar (Kevin Layne), un terroriste soupçonné de planifier un attentat en France…
À force de succès streaming (Balle perdue et sa suite), Alban Lenoir s’est taillé un costar d’action man pour Netflix. Au point que l’énergique comédien a réussi à vendre à la plateforme le scénario d’AKA, un vif thriller d’action co‑écrit avec Morgan S. Dalibert, déjà auteur des deux Balle perdue ou de la comédie d'action Walter.
Bravo notamment à Thibault de Montalembert
AKA démarre sur les chapeaux de roues avec une incroyable séquence introductive, plan‑séquence audacieux qui installe aussi bien un style sec et nerveux que la psychologie fracassée de Franco. Cette bluffante et ambitieuse mise en scène ne reflète hélas pas la facture efficace, mais beaucoup plus convenue, du reste du récit réalisé par le même Morgan S. Dalibert.
Malgré des personnages féminins juste esquissés et une poignée de scènes trop convenues, AKA ne se moque pas de ses spectateurs. Filmé à toute allure, le long offre belles scènes d’action et généreux retournements de situation animés par un casting impliqué. Bravo notamment à Thibault de Montalembert (Dix pour cent, Chocolat) hyper‑plausible en taiseux exécuteur des basses œuvres !
Un bon film d’action et un divertissement recommandable
Mais les félicitations s’adressent en priorité à Alban Lenoir lui‑même. Le comédien s’est astreint à un entraînement quasi inhumain pour gagner près de 20 kilos de muscles ! Crédible et même assez flippant en machine à tuer, Alban Lenoir ressuscite ainsi physiquement les action‑men bodybuildés des années 80. C’est un choix respectable même si on peut préférer l’allure sèche, nerveuse et non moins sensationnelle de l’acteur dans Balle perdue.
Au gré de plusieurs péripéties, Alban Lenoir ne s'arrêtera pas à cet exploit physique et conférera à son Terminator un supplément d’âme d’autant plus bienvenu qu’il n’est pas souligné.
S’il n’est pas aussi bluffant que sa séquence introductive, AKA s’avère un bon film d’action et un divertissement recommandable. Morgan S. Dalibert, réalisateur encore un peu vert, a juste tenu trop fort les rênes de sa créativité. La chose est regrettable car AKA retrouve son aride maestria liminaire lors d’un final audacieux tourné sans un mot.