Agnosia
Depuis l’enfance, Joanna Prats (Barbara Goenaga) souffre d’une maladie rare, l’agnosie. Une pathologie neuropsychologique qui altère sa perception des choses. Le jour où son père s’éteint, la jeune femme se retrouve prise dans les rets d’un dangereux complot. Elle serait en effet l’héritière d’un secret industriel. Carles (Eduardo Noriega), son fiancé et ancien assistant de son père, va tout tenter pour le lui dérober. Un autre homme fait également irruption dans la machination mais tombe, malgré lui, amoureux de la malvoyante.
Sous couvert d’histoire d’espionnage, Agnosia prend une bifurcation relativement prévisible, dès lors que l’amour se pointe, se partage et se consume avec un trio d’amants foudroyés. Bien sûr, la fragilité visuelle de Joanna incarne une aubaine pour celui qui voit. Il peut, avec ou sans son accord, en profiter pour se travestir, la trahir d’une certaine façon ‑ce que fait Vicent (Felix Gomez), l’amoureux transi, lorsqu’il se fait passer pour Carles, le futur promis.
De cette confusion des rôles, nous ne remarquerons qu’une astuce scénaristique maligne. Pour un film qui fonde ses enjeux dramatiques sur le point de vue sensoriel de son héroïne, il reste toutefois difficile de s’intéresser jusqu’au bout à cette mascarade serpentine.