Cette superproduction est déjà entrée dans la légende du cinéma chinois, atomisant le record détenu par La fondation d’une République, événement cinématographique majeur sorti à l’occasion des 60 ans de la République Populaire de Chine.
Aftershock, c’est donc un peu le Titanic du monde oriental puisque, hormis son succès, il revient lui aussi sur l’une des catastrophes les plus dramatiques et symboliques de l’histoire du pays, le séisme de Tangshan qui, en juillet 1976, avait fait près de 500 000 morts.
Tourné avec la technologie Imax, doté d’un budget de taille (120 millions de yuans, dont une part fut financée par le gouvernement), et adapté d’un best‑seller éponyme, Aftershock contient la plupart des ingrédients propres au cinéma chinois le plus populaire, soit un mélange d’émotion (combien de séquences tire‑larmes dans le film ?), de séquences de destruction impressionnantes et la vision légèrement idéalisée d’un peuple (veine nationaliste oblige) qui, si l'on croit le film, s’unit et va de l’avant pour se reconstruire.
Le film suit ainsi le destin d’une famille d’ouvriers frappée de plein fouet par le séisme, lequel, et contrairement aux films catastrophe hollywoodiens, survient assez tôt pour laisser le récit se concentrer sur la reconstruction partielle du pays et la ténacité de ses habitants.
Réalisé par Feng Xiaogang, auteur de comédies satiriques à succès et de Héros de guerre, Aftershock ressemble à une thérapie nationale de grande ampleur. Esthétiquement, le film est irréprochable, mais dans le fond, on a parfois l’impression de voir la version sentimentale d’un film de Roland Emmerich. Pourquoi pas ?