After.Life
Anna, une jeune enseignante mal dans sa peau, a un grave accident de voiture. Elle se réveille dans la salle mortuaire d'une entreprise de pompes funèbres. Deacon, le propriétaire du lieu, lui explique qu'elle est morte et qu'il reste trois jours avant son enterrement. Anna n'arrive pas à décider si elle doit croire Deacon et se préparer à l'au‑delà (l'entrepreneur de pompes funèbres prétend avoir le pouvoir surnaturel de parler aux morts), ou si elle est aux mains d'un fou et fuir à toutes jambes…
Pour son tout premier film, qu'elle a aussi écrit, Agnieszka Wojtowicz‑Vosloo part d'une idée à la fois terrifiante et originale. Mais la jeune cinéaste veut trop en dire. Un défaut de jeunesse qui nous égare entre thriller, film psychologique, réflexion mystique et fantastique.
La chose impacte notamment le rythme du film ‑le pitch sus‑cité n'a toujours pas évolué au bout de 50 minutes‑ et donne un aspect patchwork assez maladroit à l'ensemble. Si Liam Neeson (Deacon) livre une prestation sobre et impeccable, Christina Ricci (Anna) laisse plus dubitatif. L'actrice prend le risque de longuement jouer dans le plus simple appareil ‑son corps est en préparation, rappelez‑vous‑ mais les péripéties organisées par la réalisatrice lui laissent peu de latitude pour affûter son jeu. Son personnage, de surcroît desservi par des dialogues convenus, reste une énigme, presque une ébauche, même aux portes de la mort.
Du fait de cette pluralité de ton et du manque d'étoffe du personnage d'Anna, le film perd en unité et laisse ouvertes trop longtemps certaines portes, au point même de ne pas vraiment déstabiliser le spectateur par le final. Dommage : Agnieszka Wojtowicz‑Vosloo avait une très bonne idée initiale qu'elle aurait pu, avec l'aide d'un scénariste plus aguerri, porter bien au‑delà. Rendez‑vous au prochain film.