Adieu poulet
Après l’immense succès de La gifle en 1974, Lino Ventura connaît son premier échec avec La cage de Pierre Granier‑Deferre, huis clos éprouvant dans lequel il joue le rôle d’un homme séquestré dans une cave par sa propre femme.
Ventura décide alors de revenir au polar et propose à Granier‑Deferre de mettre en scène un scénario écrit par Francis Veber, futur réalisateur du Dîner de cons et des films de couple complémentaire dont il se fera une spécialité. Ainsi naît Adieu poulet, qui vaut surtout pour la rencontre explosive entre Ventura et Dewaere, l’un dans le rôle d’un commissaire de province droit dans ses bottes, l’autre dans celui de son jeune assistant fantasque.
La fin d'une époque
Typique du polar français des années 1970, Adieu poulet débute par une enquête banale (le commissaire Verjeat traque un repris de justice responsable du meurtre de l’un de ses hommes) qui, en pleine campagne électorale rouennaise, se double d’une fable féroce (un brin populiste aussi) sur la corruption de la justice et de la politique. Verjeat, qui doit composer avec les appuis importants dont bénéficie Pierre Lardatte (Victor Lanoux), le candidat du Parti Républicain Unifié, incarne ici un flic intègre alors en voie de disparition, un « poulet » qui finira par faire ses adieux. Un polar peu original mais solide.