par Laurence Mijoin
22 juillet 2024 - 07h11

Adieu poulet

année
1975
Réalisateur
InterprètesLino Ventura, Patrick Dewaere, Victor Lanoux, Claude Rich
éditeur
genre
sortie
05/06/2024
notes
critique
7
10
A

Après l’immense succès de La gifle en 1974, Lino Ventura connaît son premier échec avec La cage de Pierre Granier‑Deferre, huis clos éprouvant dans lequel il joue le rôle d’un homme séquestré dans une cave par sa propre femme.

 

Ventura décide alors de revenir au polar et propose à Granier‑Deferre de mettre en scène un scénario écrit par Francis Veber, futur réalisateur du Dîner de cons et des films de couple complémentaire dont il se fera une spécialité. Ainsi naît Adieu poulet, qui vaut surtout pour la rencontre explosive entre Ventura et Dewaere, l’un dans le rôle d’un commissaire de province droit dans ses bottes, l’autre dans celui de son jeune assistant fantasque.

 

La fin d'une époque

Typique du polar français des années 1970, Adieu poulet débute par une enquête banale (le commissaire Verjeat traque un repris de justice responsable du meurtre de l’un de ses hommes) qui, en pleine campagne électorale rouennaise, se double d’une fable féroce (un brin populiste aussi) sur la corruption de la justice et de la politique. Verjeat, qui doit composer avec les appuis importants dont bénéficie Pierre Lardatte (Victor Lanoux), le candidat du Parti Républicain Unifié, incarne ici un flic intègre alors en voie de disparition, un « poulet » qui finira par faire ses adieux. Un polar peu original mais solide.

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4k
dvd
cover
Tous publics
Prix : 24,99 €
disponibilité
05/06/2024
image
1 UHD-66 + 1 BD-50, 92', couleurs
1.66
HD 2 160p (HEVC)
HDR Dolby Vision
HDR10
16/9
bande-son
Français DTS-HD Master Audio 2.0
sous-titres
Français pour sourds et malentendants
8
10
image

Doté d'un nouveau master et proposée pour la première fois en 4K HDR Dolby Vision, le film ne présente quasiment plus aucun défaut d'usure et un rendu solide, contrasté et extrêmement chaleureux. Un plaisir de cinéphile avec beaucoup de lisibilité à la clé. Pierre Granier‑Deferre savait filmer ses personnages, et cela se voit. Un plaisir, encore une fois.

7
10
son

Place aux dialogues avant tout même si la musique de Philippe Sarde est une aide précieuse au montage et au rythme du film. Pas d'amertume ni d'acidité, peu de basses évidemment mais un rendu tout à fait dans l'air du temps (de l'époque). Beaucoup de fraîcheur au final pour cette piste stéréo, comme pour l'image.

8
10
bonus
- Interview de Luc Arriba, auteur journaliste (30')
- Interview de Lino Ventura et Pierre Granier-Deferre, diffusée en 1976 sur la RTBF (11')
- Présentation du film par Clélia Ventura (8')
- Présentation du film par Francis Veber (21')
- Film annonce original

La présentation du film par Clélia Ventura était déjà connue : un unique plan‑séquence très sympathique mais vite vu, histoire d'en savoir un peu plus sur les habitudes de travail de Ventura et sa rencontre avec Dewaere.

 

Autre bonus plus ancien qui date de 2018, l'excellente interview de Francis Veber qui balance pas mal (mais toujours avec classe), notamment sur le statut de scénariste dans le monde du cinéma. Les anecdotes pleuvent et son regard sur Pierre Granier‑Deferre, Lino Ventura et la réécriture qui lui a été demandée pour ce film (« Lino ne se fait pas acheter par une pute, il faut le réécrire », lui lança le comédien), est passionnant. Une petite masterclass pour tous les scénaristes en herbe. 

 

Luc Arriba analyse en profondeur le film dans un long entretien et ne manque pas de souligner comment Pierre Granier‑Deferre s'est toujours servi de son époque pour raconter ses histoires et a souvent opté pour une vision réaliste de ses personnages et des situations. Tandis que le document d'époque pour la RTBF permet de voir Lino Ventura en plein exercice de promotion du film. Drôle et touchant.

 

 

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