par Carole Lépinay
12 décembre 2011 - 15h59

Adieu ma concubine

VO
Ba wang bie ji
année
1993
Réalisateur
InterprètesLeslie Cheung, Fengyi Zhang, Gong Li, Qi Lü, Da Ying, You Ge
éditeur
genre
notes
critique
10
10
A

Chine, 1924. Les jeunes Douzi (Leslie Cheung) et Shitou (Fengyi Zhang) s’accrochent au rude enseignement de l’Opéra de Pékin. À force de persévérance, ils deviennent, en grandissant, les meilleurs éléments de la discipline. Ils jouent ensemble une célèbre pièce de théâtre, Adieu ma concubine, laquelle évoque les adieux d’un prince à sa concubine, avant que le destin ne les unisse dans la mort.

Plus qu’une interprétation, le rôle de la concubine envahit l’intimité de Douzi, homosexuel, amoureux de son inséparable ami d’enfance. Mais Shitou doit épouser Juxian (Gong Li), une ancienne prostituée. Leur histoire personnelle s’enchevêtre alors inexorablement dans les filaments tragiques de la pièce, tandis que les multiples bouleversements historiques rencontrés par le pays influent à leur tour.

Symbiose équilibrée de deux arts ‑l’opéra et le cinéma‑, fresque majestueuse résumant soixante ans d’Histoire de Chine, de la restauration de la République pendant les années 20 à la Révolution culturelle, Adieu ma concubine (unique Palme d’Or chinoise en 1993), utilise, certes, la formule récurrente de la petite histoire associée à la grande et déterminée par elle. Mais la magie opère, tant l’existence écorchée des personnages est rivée à la fatalité de leur rôle, portés par le tourbillon destructeur de l’art et d’autres événements qui les transcendent. Un chef‑d’œuvre.

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Ba wang bie ji
Tous publics
Prix : 24,99 €
disponibilité
13/09/2011
image
BD-50, 165', zone B
1.85
HD 1 080p (AVC)
16/9 natif
bande-son
Français PCM 2.0
Cantonais PCM 2.0
sous-titres
Français
3
10
image
Une image catastrophique souffrant d'un gros problème de définition et d'un manque évident de contraste. Les ambiances du film ne sont pas évidentes à retranscrire, mais on ne s'attendait pas à un tel résultat. Aie…
5
10
son
Même austérité côté son avec une VO PCM 2.0 un peu plus dynamique et plus vertueuse que la VF (toute rabougrie), mais à l'ampleur sacrément limitée.
10
10
bonus
- Documentaire « Le cinéma chinois hier et aujourd'hui » par Hubert Niogret (59')
- Making of (22')
- Adieu ma concubine et l'Opéra de Pékin par Hervé Bruhat (22')
- Galerie photos (3')
Un documentaire, conçu par Hubert Niogret (réalisateur et critique de cinéma à Positif), tente de définir les origines du cinéma chinois (souvent brimé, dépendant systématiquement du contexte politique et condamné à la propagande) à son affranchissement esthétique et économique. Cinéastes de la 3e à la 6e génération interviennent tour à tour pour commenter l'état et le devenir du cinéma de leur pays. La plupart, issue de l'Institut du cinéma de Pékin, confie son apprentissage au sein de la prestigieuse école, sa découverte du cinéma européen et ‑particulièrement pour le dernier cru‑ la nécessité de se compromettre à des schémas parfois formatés pour se frayer sa propre trajectoire artistique (voir les films juvéniles et très personnels de Jia Zhang‑Ke). Le documentaire saisit ainsi, brillamment, la métamorphose d'un cinéma, de plus en plus soucieux de l'espace intime de l'individu (cette fameuse Nouvelle Vague née des cinéastes de la dernière génération), quand il ne cède pas à la tentation du blockbuster stéréotypé (notamment les films commerciaux ‑Hero, Le secret des poignards volants‑ de Zhang Yimou). Puis, à travers un making of enrichissant, les principaux acteurs de Adieu ma concubine sondent la splendeur dévastée de leur personnage respectif. Enfin, un petit cours très pédago sur l'Opéra de Pékin nous permet d'aborder cet art, encore trop peu méconnu, en Occident.
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