Adieu ma concubine
Chine, 1924. Les jeunes Douzi (Leslie Cheung) et Shitou (Fengyi Zhang) s’accrochent au rude enseignement de l’Opéra de Pékin. À force de persévérance, ils deviennent, en grandissant, les meilleurs éléments de la discipline. Ils jouent ensemble une célèbre pièce de théâtre, Adieu ma concubine, laquelle évoque les adieux d’un prince à sa concubine, avant que le destin ne les unisse dans la mort.
Plus qu’une interprétation, le rôle de la concubine envahit l’intimité de Douzi, homosexuel, amoureux de son inséparable ami d’enfance. Mais Shitou doit épouser Juxian (Gong Li), une ancienne prostituée. Leur histoire personnelle s’enchevêtre alors inexorablement dans les filaments tragiques de la pièce, tandis que les multiples bouleversements historiques rencontrés par le pays influent à leur tour.
Symbiose équilibrée de deux arts ‑l’opéra et le cinéma‑, fresque majestueuse résumant soixante ans d’Histoire de Chine, de la restauration de la République pendant les années 20 à la Révolution culturelle, Adieu ma concubine (unique Palme d’Or chinoise en 1993), utilise, certes, la formule récurrente de la petite histoire associée à la grande et déterminée par elle. Mais la magie opère, tant l’existence écorchée des personnages est rivée à la fatalité de leur rôle, portés par le tourbillon destructeur de l’art et d’autres événements qui les transcendent. Un chef‑d’œuvre.