Adieu Gary
À peine sorti de prison, Samir (Yasmine Belmadi) cherche à retrouver ses repères. Il retourne alors dans son village auprès de son père Francis (Jean-Pierre Bacri) et de son frère Icham (Mhamed Arezki), et parvient à dégoter un petit boulot dans un supermarché.
Surtout, Samir tente de surmonter les difficultés du quotidien et ses rapports compliqués avec les siens. Accompagnant ses fêlures intimes et ses petites joies, les habitants de son village, un nain dealer à mi-temps, un jeune adolescent attendant son père, une belle Maghrébine chantant l’Orient ou encore Icham, un ado rêvant d’un Maroc qu’il ne connaît pas.
Film au titre évocateur, Adieu Gary est un hommage au vingtième degré à ce genre parfois mélancolique qu’est le western, avec ses allusions cinématographiques clairement explicites, de Vera Cruz de Robert Aldrich (1954) à L’homme de l’Ouest d'Anthony Mann (1958), visionnés en boucle par un adolescent qui ne se lasse pas d’attendre son père.
Gary Cooper, acteur principal de ces deux films, crève l’écran et devient une sorte de transfert héroïque, tandis qu’à l’extérieur, dans le petit village déserté, le souffle du vent, l’espace figé, comme un tableau aux nuances ocre et poussiéreuses, rappellent de toute évidence les décors de l’Ouest américain.
Une curiosité séduisante primée au Festival de Cannes lors de la Semaine de la Critique.