par Cédric Melon
22 mai 2024 - 18h50

Adagio

année
2023
Réalisateur
InterprètesPierfrancesco Favino, Toni Servillo, Valerio Mastandrea, Adriano Giannini, Francesco Di Leva
plateforme
genre
sortie
13/05/2024
notes
critique
9
10
label
A

Rome, ville éternelle cernée par des feux de forêt monstres, va devenir l'épicentre du destin tragique d’un jeune homme de 17 ans et de son père, manipulés par des policiers corrompus. Son seul espoir, un truand en phase terminale qui va utiliser ses dernières forces pour tenter de le sauver des griffes du Mal.


En compétition à la 80e Mostra de Venise et désormais disponible étonnement en toute discrétion sur Netflix, Adagio clôt en beauté la trilogie romaine du réalisateur Stefano Sollima (ACABSuburra) qui s’est également illustré outre‑Atlantique avec Sicario : la guerre de cartels, et en France avec la série Zero Zero Zero. Sans oublier l'incontournable Gomorra. Autant dire qu’en matière de polars testostéronés dans le milieu criminel, il en connaît un rayon et Adagio ne fait pas exception à la règle.

 

Crépusculaire et magistralement mis en scène

Western urbain crépusculaire qui se déroule au cœur de la capitale italienne cerclée par les flammes, Adagio aligne en premier lieu des comédiens époustouflants, de Pierfrancesco Favino à Toni Servillo en passant par Valerio Mastandrea, Adriano Giannini et Francesco Di Leva. Le scénario, habilement troussé par Stefano Bises, renvoie aux classiques du genre et réserve même quelques twists bluffants magistralement mis en scène par Sollima. On se souviendra longtemps d'un plan en particulier dont on taira la teneur et le film auquel il fait référence, afin de ne pas vider la scène de son formidable pouvoir cathartique.

 

Si Adagio est violent et âpre dans son récit, tout est toujours justifié et sublimé par une lumière somptueuse. Encore une fois, l'écriture est remarquable et la mise en scène sophistiquée maîtrisée au cordeau, sorte de bouquet final rassemblant toutes les thématiques du cinéaste : vengeance, rédemption, amitié, famille, corruption, honneur, vie et mort. Quel bonheur de voir autant de talents réunis à tous les postes, au service d’un genre dont on avait presque oublié qu’il pouvait être à la fois puissant, jouissif et beau. On le savait déjà, Sollima est un grand cinéaste. Et Adagio, un grand film.

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