Abattoir 5
Soldat pendant la Seconde Guerre mondiale, Billy Pilgrim (Michael Sacks) est fait prisonnier après les bombardements de Dresde. De retour aux États‑Unis, il tente de reprendre une vie normale et fonde une famille dans une petite banlieue proprette. Un accident d’avion le pousse brutalement à reconsidérer le cours de son existence. Pilgrim a l’étrange pouvoir de voyager dans le temps et de passer de l’enfance à l’horreur de la guerre, de son quotidien rangé à la planète Tralfamadore…
Un exercice expérimental virtuose
En passant constamment d’un genre à un autre, Abattoir 5 peut dérouter et parfois même perdre le spectateur. Atypique dans sa forme également, le film personnel et préféré de George Roy Hill s’impose comme un exercice expérimental virtuose. Les souvenirs traumatiques de guerre composent avec une temporalité stratifiée, Pilgrim (re)traverse les épisodes marquants de son existence avec une distance qui évince l’issue mélodramatique à laquelle on pourrait s’attendre.
On assiste avec lui aux différents moments d’un itinéraire précis, la guerre et le bombardement de Dresde, puis la vie d’après en tant que lointain père d’une famille en toc dans l’Amérique anesthésiée des années 50. Autant de rôles désincarnés qui contribueront à l’ouverture d’une brèche sur l’imaginaire, son ultime chance de survie. Un chef‑d’œuvre.