par Carole Lépinay
26 septembre 2023 - 10h00

Abattoir 5

VO
Slaughterhouse-Five
année
1972
Réalisateur
InterprètesMichael Sacks, Perry King, Ron Leibman, Eugene Roche, Sharon Gans, Valerie Perrine
éditeur
genre
notes
critique
10
10
label
A

Soldat pendant la Seconde Guerre mondiale, Billy Pilgrim (Michael Sacks) est fait prisonnier après les bombardements de Dresde. De retour aux États‑Unis, il tente de reprendre une vie normale et fonde une famille dans une petite banlieue proprette. Un accident d’avion le pousse brutalement à reconsidérer le cours de son existence. Pilgrim a l’étrange pouvoir de voyager dans le temps et de passer de l’enfance à l’horreur de la guerre, de son quotidien rangé à la planète Tralfamadore…

 

Un exercice expérimental virtuose

En passant constamment d’un genre à un autre, Abattoir 5 peut dérouter et parfois même perdre le spectateur. Atypique dans sa forme également, le film personnel et préféré de George Roy Hill s’impose comme un exercice expérimental virtuose. Les souvenirs traumatiques de guerre composent avec une temporalité stratifiée, Pilgrim (re)traverse les épisodes marquants de son existence avec une distance qui évince l’issue mélodramatique à laquelle on pourrait s’attendre.


On assiste avec lui aux différents moments d’un itinéraire précis, la guerre et le bombardement de Dresde, puis la vie d’après en tant que lointain père d’une famille en toc dans l’Amérique anesthésiée des années 50. Autant de rôles désincarnés qui contribueront à l’ouverture d’une brèche sur l’imaginaire, son ultime chance de survie. Un chef‑d’œuvre.

 

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dvd
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Slaughterhouse-Five
Tous publics
Prix : 19,99 €
disponibilité
18/04/0023
image
BD-50, 103', zone B
1.85
HD 1 080p (AVC)
16/9
bande-son
Français DTS-HD Master Audio 1.0
Anglais DTS-HD Master Audio 1.0
sous-titres
Français
5
10
image

Les débuts difficiles du début (neige ultra‑bruitée) s'estompent peu à peu pour trouver une sorte d'équilibre entre grain pellicule assumé et couleurs plutôt belles. La légère dérive rouge n'est pas trop embêtante, on se laisse alors embarquer dans différents univers graphiquement très différents. Un voyage étonnant qui, toutefois, ne peut rivaliser avec la définition et le piqué d'aujourd'hui. Une évidence.

7
10
son

VO bien plus naturelle que la VF avec quelques percées outrancières volontaires, les bruitages et la musique servant à de nombreuses reprises de raccords sonores entre des séquences (la machine à écrire/le char, etc.). Le piano de Glenn Gould ajoute à la cohérence et de l'ampleur à l'ensemble. Les voix sont correctement posées, les défauts absents ou presque. 

8
10
bonus
- L'évolution de Pilgrim : le tournage de Slaughterhouse 5 (14')
- Durée de sortie : Slaughterhouse 5, le documentaire (15')
- Le pèlerin d'Oz (16')
- Bande-annonce originale

Depuis gamin, Perry King caresse le rêve de devenir acteur. Il revient sur ses premiers pas à la faculté à Yale ainsi que sa première année à Julliard, où il est casté pour interpréter « Pilgrim » dirigé par le cinéaste qu’il admire. 

 

Collaborateur de longue date de George Roy Hill, l'assistant de production Robert Crawford Jr. nous parle de son grand sens du contact qui lui aura permis de travailler différemment et de manière plus enrichissante. Un bel hommage. 

 

Pour terminer, une analyse pointue du film par Jean‑Baptiste Thoret qui décèle des correspondances avec Le magicien d'Oz. Entre autres, la Cité d'Émeraude métamorphosée en paradis de la consommation des années 50, la disparition du Home Sweet Home et le parcours initiatique des personnages de Fleming (adaptés du roman de L. Frank Baum) en résonance avec celui de Pilgrim. 

« L’imaginaire n’est pas ce qui détourne de la réalité ou de l’Histoire mais c’est ce qui permet de mieux la révéler et surtout d’y survivre. Ni dérobades ni des signes d’une réalité qu’il se refuse de voir mais autant de boucliers et d’affirmation radicale de la supériorité de la puissance de l’imaginaire lorsqu’il se dresse face à une réalité intolérable ». Sacrée leçon de cinéma. 

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