par Cédric Melon
11 mars 2019 - 12h26

A Star is Born

année
2018
Réalisateur
InterprètesLady Gaga, Bradley Cooper, Sam Elliott, Ravi Gavron, Anthony Ramos
éditeur
genre
notes
critique
5
10
A

Jackson Maine (Bradley Cooper) est une star de country en perdition, il rencontre par hasard Ally (Lady Gaga), une jeune chanteuse prometteuse. C’est le coup de foudre. Amoureux et inspiré, Jackson va faire monter Ally sur scène. La suite est une énième variation sur la gloire et la chute des icônes dont Hollywood raffole, et pour cause.

 

C’est la quatrième fois que l’histoire d'Une étoile est née fait l’objet d’une revisite cinématographique, la plus connue étant celle de George Cukor (1954) avec Judy Garland et James Mason, qui traitait en filigrane de la fin à venir des studios hollywoodiens. Si Bradley Cooper ne peut rivaliser avec son illustre modèle, il prend le parti d'ausculter cette fois le monde de la musique et son système inique voire humiliant à travers une des stars les plus singulières du moment, Lady Gaga. Pour ce film, la chanteuse obtient un premier grand rôle au cinéma en tant que comédienne et le comédien se fait chanteur après six mois d'entraînement intensif (il interprète toutes ses chansons avec un joli brin de voix).

 

Inutile de dire que la destinée de Lady Gaga et celle d'Ally sont intimement liées, les producteurs ‑réels et fictionnels‑ leur reprochant toutes sortes de griefs physiques, à commencer par un nez trop marqué. Mais le coup de foudre opère à la première seconde entre Ally et Jackson, et c'est sans doute la plus belle réussite de Bradley Cooper « réalisateur », qui parvient à électriser leur rencontre à coups d'astuces parfaitement mise en œuvre (notamment de légers ralentis sur le détail d'une main, un regard, une étreinte). Toute la première partie du film est en cela la plus réussie, la plus aérienne, allant de pair avec les premiers pas d'Ally sur scène alors qu'elle découvre la puissance de son immense talent face à la foule. Mais peu à peu, les enjeux dramatiques se font de moins en moins puissants, Cooper se laissant dépasser par Gaga (pourtant à la peine sur certaines scènes dramatiques) et oubliant presque de filmer le public, comme aimanté par son couple de cinéma alors qu'il a justement pris le parti de filmer les concerts en vue subjective depuis la scène. 

 

Pour son premier film, Bradley Cooper réalise certes un tour de force mais manque d'audace et pèche par des dialogues hautement guimauve (« Tu dois croire en toi pour atteindre les étoiles ») et des titres musicaux tubesques et superbement produits mais terriblement meanstream et attendus. 

 

Des chansons à l'image du film finalement, prévisible, balisé, fait pour le plus grand nombre.

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test
4k
cover
Tous publics
Prix : 34,99 €
disponibilité
20/02/2019
image
1 UHD-66 + 1 BD-50, 135', toutes zones
2.35
UHD 2 160p (HEVC)
HDR Dolby Vision
HDR10
16/9
bande-son
Français Dolby Atmos
Français Dolby TrueHD 7.1
Français DTS-HD Master Audio 5.1
Français DTS-HD Master Audio 2.0
Anglais Dolby Atmos
Anglais Dolby TrueHD 7.1
Anglais DTS-HD Master Audio 5.1
Anglais DTS-HD Master Audio 2.0
sous-titres
Français, anglais pour sourds et malentendants, néerlandais
8
10
image

On trouvait le Blu‑Ray hautement satisfaisant… jusqu'au visionnage du 4K Blu‑Ray HD (Digital Intermediate 2K). Plus terne, moins précis, le premier cède vite sa place au second qui délivre des nuances bien plus élargies, davantage de lumière, des couleurs plus marquées et justes (la rose que tient Ally à la main dans le club est réellement rose en 4K alors qu'elle se fond dans les décors rouges en Blu‑Ray). Le gain en précision est lui sans appel. Sans oublier bien sûr la puissance du HDR Dolby Vision qui fait vibrer les noirs et les blancs, briller l'image, dynamise toutes les couleurs et propose une profondeur appréciable, notamment des scènes sombres.

 

Malgré certains paris pris esthétiques aboutissant à une image parfois documentaire mais élégante (caméra mouvante, nombreux reflets lumineux, changement de tonalité selon que l'on se trouve du côté d'Ally ou de Jackson), ce 4K se montre incontestablement plus dynamique, plus précis, plus lumineux (il n'y a qu'à voir les spots de lumière et les chromes luisants du film pour s'en rendre compte). Il n'y a pas photo. 

8
10
son

Là encore, grosse dynamique à prévoir en Dolby Atmos avec des scènes de musique live réellement intenses et amplifiées dans toute la pièce d'écoute, façon véritable concert filmé. Et cela commence dès la première scène du film montrant Jackson/Bradley Cooper et son groupe sur une véritable scène devant un véritable public (sans doute à Coachella). Un rendu bien plus réel et immersif d'ailleurs au niveau sonore qu'au niveau visuel, la caméra restant bloquée sur le chanteur.

 

C'est certain, le Dolby Atmos fait toute la différence avec la piste DTS‑HD Master Audio 5.1, beaucoup plus plate. Pas forcément démonstratif sur tel ou tel détail même s'il donne une belle place à certains riffs de guitare, il est à apprécier dans son ensemble et pour son placement des basses qui tendant à donner une tournure rock au film plutôt que folk, et c'est appréciable. 

 

Par ailleurs, le film reposant avant tout sur les voix et ce qu'elles dégagent, la VO s'impose d'elle‑même, d'autant que les voix françaises apparaissent trop jeunes et sans aspérité. 

7
10
bonus
- Création d'A Star is Born (30')
- Scènes d'improvisation (7')
- Clip (14')
- Extraits musicaux du film (28')
- Blu-Ray du film

Un making of assez étonnant montrant l'énorme travail accompli par Bradley Cooper, notamment sur le chant, qui précise avoir beaucoup pensé à Neil Young pendant les préparatifs du film. Doté de réelles prédispositions et d'un joli brin de voix gutturale, sa progression est réelle entre ses premiers essais avec Gaga chez elle, derrière un piano, et ses répétitions finales après plus de cinq mois d'entraînement. Un module très plaisant, variant les sources et montrant de nombreuses images inédites. Concernant son parti pris de filmer la foule uniquement depuis la scène, à hauteur de musiciens, Bradley Cooper se souvient avoir eu cette idée alors qu'il assistait à un concert de Metallica depuis la scène. Sa vision de la sueur dans le cou de Lars Ulrich et de cette immense foule lui donna la certitude de devoir filmer son film sur ce principe.

 

Le reste des bonus est plus classique voire technique pour le montage des passages chantés du film.

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